Un premier trimestre difficile pour le parc éolien Viger-Denonville
Les résultats financiers du premier trimestre 2020 du parc éolien Viger-Denonville indiquent une baisse marquée des revenus et dividendes. Le maire de Saint-Paul-de-la-Croix, Simon Périard, a souligné via sa page Facebook que le manque à gagner est de 501 297,50 $. Une sortie qui exaspère le préfet et le président du conseil d’administration, Michel Lagacé.
Le premier magistrat de Saint-Paul-de-la-Croix explique que la distribution des profits du parc éolien Viger-Denonville aux 12 municipalités de la MRC s’est avérée moins généreuse que prévue. «J'ai été surpris de constater que le total des profits versés était de 62 483,25 $ pour le premier trimestre 2020», souligne le maire de Saint-Paul-de-la-Croix.
«Pour Saint-Paul-de-la-Croix, cela représente un manque à gagner de 19 986,73 $ pour les trois mois de janvier à mars. En 2019 nous avions reçu 22 477,94 $ et en 2020, 2 491,21 $», poursuit M. Périard.
EXPLICATIONS
Toutefois, le comparable avec 2019 n'est pas représentatif des années précédentes. Michel Lagacé qui a maille à partir avec le maire Périard y apporte un important bémol.
L’administrateur rappelle qu'ils ont été confrontés à trois principaux facteurs déterminants pour le premier trimestre, soit le manque de vent, le rachat du turbinier du parc éolien par l'entreprise Siemens Gamesa et la pandémie liée à la COVID-19. La prudence était donc de mise.
Le rachat du turbinier, alors sous la protection de la loi sur la faillite, a incité les administrateurs à faire preuve d'une certaine prudence et à ne pas verser immédiatement l'ensemble des dividendes.
«Devant cet inconnu, on ne connait pas les détails de l'entente avec Siemens Gamesa, on a fait preuve de précaution dans les distribuables», souligne M. Lagacé. En d'autres termes, une partie des bénéfices ont été conservés et ils seront redistribués d'ici la fin de l'année fiscale au plus tard en janvier 2021.
Une explication qui a rassuré le maire de Saint-Paul-de-la-Croix qui croit que d’emblée, la MRC devrait dévoiler chiffres et explications à chacun des trimestres.
De son côté, le préfet n’a pas mâché ses mots. «Si M. Periard consacrait autant d'énergie qu'il met à triturer les chiffres qu'à être présent aux réunions de travail, il aurait déjà obtenu l'information à la dernière rencontre comme l'ont eu ses collègues. La façon dont il met de l'avant les chiffres c'est abominable», lance le préfet.
«Si on se donne la peine de comparer les premiers trimestres de 2016 avec 372 000 $, de 2017 avec 262 000 $, de 2018 avec 425 000 $ et le Q1 de 2019 avec 650 000 $ versés à la MRC, on voit tout de suite que le premier trimestre de 2019 était extraordinaire alors que nous avions dépassé toutes nos prévisions de productible. Le Q1 de 2020 est à 149 000 $, on redonne donc moins de bénéfices, mais ce n'est pas tout», souligne M. Lagacé.
À plusieurs reprises M. Lagacé a rappelé l'importance de contrôler le productible, mais aussi d'attendre à la fin de l'année fiscale pour juger ce même productible. «Simon Périard doit comprendre qu'une prévision budgétaire s'effectue sur une année et non pas sur trois mois. D'ailleurs, le prochain trimestre s'annonce nettement supérieur au Q1.»
TRANSPARENCE
De son côté, le maire de Saint-Paul-de-la-Croix déplore que la MRC, partenaire public, tienne secrets les états financiers alors que le partenaire privé, l'entreprise Innergex, dévoile ses résultats. Il appelle le préfet à plus de transparence en dévoilant les bilans trimestriels du parc éolien Viger-Denonville.
Les huis clos ne servent pas le public, clame Simon Périard. «Ça va à l’encontre de la loi et de l’intérêt public. Les chiffrent doivent être donnés publiquement. Ces débats doivent avoir lieu sur la place publique et non pas à huis clos soumis à un sceau de confidentialité fermé à double tour.»
Quant à ses absences, Simon Périard se justifie en soutenant que les différents comités et rencontres de travail ne sont pas des lieux propices aux discussions. «C’est déjà intimidant d’être le seul à apporter des idées nouvelles et de faire face à douze personnes, ça n’ouvre pas à la discussion.» Il regrette faire les frais d’attaques personnelles tant en réunion que via les médias. «Je pose une question sur Facebook, le but n’est pas de se traiter de pas intelligent!»
Faux, réplique le préfet. «Quand M. Périard est là, il n'en pose pas de question. Aucune», rétorque-t-il. On le sent, la patience de Michel Lagacé a été fortement sollicitée par les dernières publications du maire de Saint-Paul-de-la-Croix au fil des derniers mois. Il invite ce dernier à faire preuve de retenue et à s'assurer de comprendre l'information qu'il met lui-même de l'avant.
Le désaccord, que l’on sent profond et sur fond de transparence, entre les deux hommes ne semble pas prêt de se résorber.
3 commentaires
Il y a 100 soldats qui marchent au pas. Un de ceux-ci est à l’inverse des autres. Il dit que c’est lui qui a raison. Possible?
Monsieur Piérard a maille à partir dans sa propre municipalité et il est est de même à la MRC. Il boycotte certaines réunions et questionne par la suite.
Désolé mais ce n’est pas comme ça que l’on bâti un environnement positif pour sa communauté. Un élu doit être représentatif de sa charge et de ses commettants.
Moi, mon idée est faite sur ce personnage.