Très peu pour le producteur de bois
Comme on a pu le constater jusqu’à maintenant, le consommateur doit assumer une importante hausse de prix sur les matériaux de construction depuis le milieu de l’année 2020. À l’autre bout de la chaine d’approvisionnement, le producteur forestier ne reçoit pas autant d’argent pour son bois qu’il peut l’espérer.
«2020 n’a pas été une grosse année pour le producteur, il y a eu une petite hausse au niveau du prix et ç’a rebaissé par la suite. Les producteurs forestiers ne bénéficient pas de cette hausse-là sur le marché, c’est déplorable», a mentionné Charles Edmond Landry, directeur général du Syndicat des producteurs forestiers du Bas-Saint-Laurent (SPFBSL).
M. Landry a toutefois précisé que le Groupe Lebel, propriétaire de plusieurs usines de sciage dans la région, a annoncé une petite hausse le 1er mars dernier. Actuellement, les industriels négocient régulièrement les prix directement avec les groupements forestiers, les transporteurs de bois et les contracteurs forestiers. Le Syndicat des producteurs forestiers du Bas-Saint-Laurent a donc adopté une résolution pour que les producteurs étudient la possibilité de lui accorder le pouvoir exclusif de négociation d’ententes avec les transformateurs. «On va consulter nos membres à cet effet», a-t-il ajouté.
De son côté, Louis-Frédéric Lebel, président-directeur général du Groupe Lebel, a expliqué que son entreprise paie le prix du marché. «Irving au Nouveau-Brunswick est l’un de nos concurrents les plus redoutables», a-t-il lancé. M. Lebel a souligné que les inventaires de bois rond de l’entreprise sont actuellement au maximum. Puisque le dégel des prochaines semaines empêchera l’approvisionnement aux abords des coupes de bois, le gestionnaire soutient que cette période de huit semaines permettra à l’entreprise d’utiliser une partie de son inventaire.
Louis-Frédéric Lebel a rappelé que la production a été arrêtée au début de la pandémie. «Tout était fermé, on a eu un niveau de prix plus bas, on était même déficitaire. Et l’inventaire a augmenté. On a mis en place des plans de réduction de production, voire des fermetures d’usines. On ne pouvait plus revenir en arrière», a expliqué le PDG.
Puis en aout, la demande s’est accrue pour tous les produits de l’entreprise. «À la fin de l’automne, la demande a été extrêmement forte», a-t-il précisé. On sent chez l’homme d’affaires une certaine nervosité quant aux prochains mois. «On manque de personnel, on ne fait pas nos budgets de production», a-t-il lancé maintenant que les marchés ont rebondi en ce début d’année.
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