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Pénurie de main-d’œuvre : des pertes estimées de 3,5 milliards de dollars au Bas-Saint-Laurent

durée 6 octobre 2021 | 09h53
  • Mario Pelletier
    Par Mario Pelletier

    Journaliste

    Des pertes estimées de plus de 18 milliards de dollars pour l’industrie manufacturière au Québec depuis deux ans, dont 3 510 millions $ au Bas-Saint-Laurent, la pénurie de main-d’œuvre frappe durement notre économie.

    Le Bas-Saint-Laurent se positionne d’ailleurs au deuxième rang des régions du Québec affichant les pertes économiques les plus élevées, seulement devancé par la Montérégie avec des pertes de 5 185 millions de dollars. On parle ici de plus de 10 % du chiffre d’affaires de ces entreprises qui oeuvrent dans la fabrication.

    Ces données préoccupantes émergent de la tournée de consultations réalisée auprès d’entreprises manufacturières de 10 régions à l’échelle de la province menée par Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ) et d’un sondage effectué auprès de 400 manufacturiers québécois, entre le 19 mai et le 24 juin 2021.

    Dans la grande région du Bas-Saint-Laurent - Gaspésie - Îles-de-la-Madeleine, on précise que 87,5 % des entreprises sondées ont dû refuser des contrats et/ou accumuler des retards de production dans les 2 dernières années à cause de la pénurie de main-d’œuvre. Quelque 629 des postes à combler sont dans la catégorie des salaires de 20 $/h à 29 $/h. Environ 25 % des entreprises sondées ont envisagé de déménager une partie de leurs activités à l’étranger ou de donner davantage de contrats en raison de la pénurie de main-d’œuvre. On souligne aussi que les régions du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine souffrent davantage de la pénurie de main-d’œuvre, affichant parmi les plus hauts taux de postes vacants.

    «La pénurie de main-d’œuvre est un frein à la relance économique. Combien d’argent le gouvernement est prêt à perdre dans les prochaines années? Combien d’entreprises devront refuser des contrats, délocaliser une partie de leurs activités à l’étranger ou réduire leur croissance ou fermer avant que l’on s’attaque à la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur manufacturier avec des mesures qui ont de l’impact?», mentionne Véronique Proulx, présidente-directrice générale de MEQ.

    Le constat est d’autant plus préoccupant du fait que la situation est généralisée à l’ensemble de l’industrie. En effet, 98,5 % des entreprises sondées affirment avoir besoin de main-d’œuvre. Près d’une entreprise sur 4 a besoin de combler 20 % ou plus de sa main-d’œuvre. Dans les faits, ce sont les postes aux salaires entre 20 à 29 $ de l’heure qui sont le plus en demande dans le secteur manufacturier (49 %). Parmi les postes les plus difficiles à combler se trouvent les postes de journaliers, d’opérateurs, de soudeurs, de machinistes, de manœuvres, d’assembleurs, de techniciens, de mécaniciens et d’ingénieurs. Le secteur de la fabrication au Canada, au deuxième trimestre de 2021, a 65 905 postes vacants, dont 25 330 seulement au Québec, un record. Il y a ainsi 5 935 postes vacants de plus dans le secteur de la fabrication qu’au deuxième trimestre de 2019.

    Dans le sondage de MEQ, 2 entreprises sur 3 croient que le gouvernement du Québec pourrait en faire beaucoup plus pour aider à régler le problème de pénurie de main-d’œuvre. Selon l’organisme, des actions spécifiques au manufacturier doivent être mises en place. Pour ce faire, MEQ propose un accès plus important aux travailleurs étrangers, une augmentation des seuils d’immigration économique permanente et une accélération du processus d’admission, en tenant compte des besoins du secteur manufacturier. On souhaite également une accélération de l’arrivée des travailleurs étrangers temporaires en faisant passer le délai moyen de traitement des dossiers à 9 mois. Le recrutement international, la formation de la main-d’œuvre, l’automatisation et la robotisation font aussi partie des pistes de solutions avancées par Manufacturiers et Exportateurs du Québec.

    «Le premier ministre Legault nous dit qu’il veut augmenter le volume de produits fabriqués au Québec. Pour ce faire, nous demandons au gouvernement de prendre des actions concrètes, spécifiques au secteur manufacturier, et ce, dès maintenant. Il faut aligner les programmes gouvernementaux sur les besoins des manufacturiers si nous voulons augmenter notre empreinte manufacturière», conclut Mme Proulx.

     

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