Ottawa se porte à la défense de l’industrie du bois d’œuvre résineux
La ministre du Commerce international, de la Promotion des exportations, de la Petite Entreprise et du Développement économique, Mary Ng, a annoncé le 21 décembre que le Canada contestera les droits imposés par les États-Unis sur le bois d’œuvre résineux dans le cadre de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique.
«Aujourd’hui, le Canada a déposé des avis indiquant qu’il va contester les résultats définitifs des deuxièmes examens administratifs par le département du Commerce des États-Unis concernant les ordonnances américaines d’imposition de droits antidumping et compensateurs sur le bois d’œuvre résineux du Canada, en vertu du chapitre 10 de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM). Les décisions rendues sur cette question ont invariablement conclu que le Canada était un partenaire commercial équitable, et le Canada est convaincu qu’il continuera d’en être ainsi. Il s’agit d’une autre mesure que prend le Canada pour défendre le secteur forestier et les intérêts nationaux du Canada», a mentionné Mme Ng dans un communiqué de presse.
Rappelons que le département du Commerce américain a annoncé le 24 novembre dernier que les droits compensateurs perçus sur le bois d’œuvre résineux canadien passeraient d’une moyenne de 8,99 % à 17,9 %, cela à la suite d’une révision administrative des conditions du marché.
Pour le Groupe Lebel, qui opère 16 usines au Québec, deux en Ontario et une dans l’État du Maine chez nos voisins du sud, son taux est dans la moyenne à 17,9 %. Groupe Lebel emploie 392 travailleurs au KRTB, incluant le personnel administratif, et environ 1200 personnes en tout. Pas très loin à Saint-Pamphile, elle compte sur 170 travailleurs.
Selon le communiqué aux membres émis par le Conseil de l’industrie forestière du Québec, dont Info Dimanche a obtenu copie, au Québec l’entreprise Produits forestiers Résolu est la plus touchée avec une taxe combinée de 29,66 % comparativement à 20,25 % avant la décision du département du Commerce américain. À l’opposé, la compagnie J.D. Irving du Nouveau-Brunswick peut se targuer d’un taux plus avantageux à 15 %, elle qui payait seulement 4,23 % auparavant.
Le gouvernement du Canada n’en est pas à sa première contestation du genre, un processus qui peut s’échelonner sur une longue période. Depuis cette réouverture de la guerre sur le bois d'œuvre en 2018, les États-Unis ont prélevé pas moins de 6 milliards de dollars en droits compensateurs et antidumping. Une somme établie à 1,2 milliard de dollars provient des entreprises québécoises, a précisé il y a quelques semaines le syndicat Unifor-Québec qui représente plus de 10 000 membres dans le secteur forestier au Québec.
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