La Crème glacée basques se cristallise
La MRC des Basques compte de nombreux joyaux, pensons notamment à l’ile qui porte son nom, son littoral, la rivière Trois-Pistoles, la chute du Sault Mackenzie ou encore le belvédère du parc du Porc-Pic. Sous peu, elle pourrait retrouver un autre de ses trésors, puisque la Crème glacée basque s’apprête à effectuer son grand retour après 2016.
Le président de la coopérative Micro-Laiterie des Basques, Luc Bérubé, confirme que l’été 2024 a été ciblé et que le projet avance rondement. «Tous les astres sont alignés. Le montage financier va bien, nous avons des subventions confirmées (dont une de 500 000 $), le financement privé va bien aussi et actuellement, nous sommes en recrutement de membres, puisque nous sommes une coopérative de solidarité.»
De l’aveu même du président, ce recrutement est le dernier obstacle à franchir pour obtenir la mise de fonds nécessaire afin de poursuivre la relance de la crème glacée. La coopérative s’est donc fixé l’objectif de recruter 50 producteurs membres dans la région des Basques élargie, ce qui inclut Rivière-du-Loup et Rimouski.
Déjà une quinzaine de producteurs ont joint la coop. «Il peut s‘agir de producteurs maraichers, bovins, on ne se limite pas aux producteurs laitiers. Les membres doivent verser une part sociale de 2 000 $ en un ou trois versements. Il y a aussi une catégorie que nous nommons membre de soutien, c’est-à-dire un citoyen qui voudrait simplement participer en nous encourageant, dans ce cas la part sociale est de 100$. Les entreprises seront aussi visées dans les prochains jours», explique M. Bérubé.
Un calendrier des travaux a déjà été établi. L’appel d’offres de la mise en chantier est fixé entre mai et juin de cette année avec l’objectif de lancer les travaux de construction dès novembre. Les équipements liés à la production et à la transformation devraient être mis en place après les fêtes. «On souhaite créer un momentum dès le printemps afin de commencer à produire pour la saison estivale de 2024, ça ne ferait pas de sens de débuter à l’hiver», ajoute le président.
PRODUCTION
Les malheurs de la Laiterie Óra ne sont pas passés inaperçus dans les Basques. Jean-Mathieu D’Amour avait notamment ciblé les profits, la marge nette et le volume pour expliquer les déboires de son entreprise. Luc Bérubé s’est fait rassurant.
«Dans n’importe quelle entreprise, il y a un volume à atteindre pour amortir tes frais fixes. Notre plan de match est différent, la mise en marché du lait est difficile, dans notre cas, il s’agit d’un produit transformé qui nous permet de nous générer une marge de manœuvre qui est intéressante. Embouteiller du lait n’est pas un objectif à court et moyen terme, c’est vraiment la production de produits transformés comme la crème glacée, du yogourt ou encore du ricotta avec des saveurs que nous ciblons.»
La coopérative s’affranchira de la récupération et de la gestion des sous-produits. Le choix retenu dans la production permettra à la coopérative de vivre moins de pression sur son volume de production.
À titre informatif, le terrain choisi pour l’implantation de la future usine est situé dans le secteur de Trois-Pistoles et de Notre-Dame-des-Neiges, mais comme il reste des étapes administratives à franchir, la coopérative n’a pas souhaité dévoiler son emplacement. C'est Diana Meneses qui agira à titre de directrice de l’usine. Cette dernière a plus de 10 ans d'expérience dans l'agroalimentaire, l'assurance qualité et le développement de produits.
Quant à la recette, les amateurs seront heureux d’apprendre que c’est bien celle de 2015 qui servira de base aux nouveaux produits. «L’objectif est de partir de la même formule à saveur de vanille à laquelle nous pourrons ajouter différents coulis», souligne M. Bérubé. Ce dernier confirme aussi que le pourcentage d’air dans la Crème glacée basque sera inférieur aux autres produits retrouvés en épicerie. Ce taux, que l’on appelle le foisonnement, est l’un des indicateurs d’une crème glacée de plus grande qualité.
CRÈME GLACÉE
En 2015, le succès s'est présenté dès le lancement du produit. Les 900 contenants s’étaient envolés en près de trois semaines dans les commerces de la région. En 2016, pas moins de 6 000 contenants ont été mis en vente. Faute d’un réseau de distribution efficace, d’une chaine de froid solide et à la suite d’une faillite d’un distributeur de Rimouski, le projet a été mis en sourdine.
La crème glacée basque était fabriquée au Centre de développement bioalimentaire de La Pocatière. Une crème glacée, un joyau ? Si l’on tient compte de toute la saga qui a entouré la création et la distribution de cette crème glacée il y a maintenant sept ans, de son retour, mais aussi de la mobilisation du milieu dans son développement, le terme n’est pas trop fort.
***
Vous souhaitez joindre la coopérative à titre de membre ou de membre de soutien ? Pour plus de détails, vous pouvez écrire à l’adresse [email protected] ou via la page Facebook de la crème glacée à l’adresse www.facebook.com/cremeglaceebasque.
Commentaires