Les acteurs de la filière porcine au Québec parviennent à une entente
Les Éleveurs de porcs du Québec et les acheteurs ont réussi à s’entendre afin de renouveler la Convention de la mise en marché des porcs, ont-ils annoncé le 18 avril. Les négociations se sont étalées sur plus de 15 mois. Cette entente doit être homologuée par la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec.
La directrice générale d’Aliments Asta de Saint-Alexandre-de-Kamouraska, Stéphanie Poitras, souligne que les parties ont été en mesure de s’entendre avec l’aide d’un conciliateur, Raymond Bachand, avant d’avoir recours à la Régie.
«C’est exceptionnel cette année. Nous voulons aller de l’avant et reconstruire la confiance en la filière porcine au Québec. Je pense qu’on va y arriver», a-t-elle déclaré. L’entente, d’une durée de trois ans, fixe les règles du jeu et permettra aux différents acteurs de la filière porcine de bénéficier de plus de prévisibilité concernant les prix du porc, précise Stéphanie Poitras. Elle souligne que les différents acteurs de la filière porcine devront continuer à dialoguer pour maintenir la même vision de développement.
L’industrie et les éleveurs ont dû faire face à de nombreuses difficultés au cours des dernières années comme la pandémie, le manque de main-d’œuvre, l’augmentation du prix des grains et le contexte mondial défavorable.
La Convention de mise en marché des porcs prend aussi en compte la fermeture de l’abattoir d’Olymel à Vallée-Jonction, en Beauce. L’entreprise a accepté de maintenir les opérations de l’usine pendant plusieurs mois afin de poursuivre l’abattage de 624 000 porcs des 1 105 000 porcs qui seront désassignés le 3 juin 2023. Cette fermeture prévue en décembre 2023 entrainera la perte de 1 000 emplois.
Selon les Éleveurs de porcs du Québec le prix de base fixé au cours de la première année de la convention de mis en marché correspondra à 85 % de la valeur reconstituée d'une carcasse de porc et augmentera vers 88 % au début de la troisième année.
«L'entente inclut une nouvelle formule de prix qui a pour effet de partager les risques et les bénéfices liés à la mise en marché du porc», d’après un communiqué de presse émis par les Éleveurs de porcs du Québec.
La Convention de la mise en marché des porcs comprend aussi des conditions particulières afin de développer la mise en marché des produits comme les porcs biologiques ou «Certified Humane». «La pleine et entière reconnaissance de ce mode de production, qui répond aux nouvelles attentes des consommateurs, demeure un défi, mais il s'agit d'un pas dans la bonne direction des Éleveurs de porcs du Québec et des autres membres de l'industrie. Souhaitons maintenant que les autres instances agricoles réglementaires emboîtent le pas», a déclaré par communiqué de presse le président des Viandes du Breton, Vincent Breton.
Les emplois dans le secteur porcin représentent 11 % de tous les emplois en agriculture et la transformation du porc représente 23 % de l'ensemble des emplois du secteur de la transformation alimentaire. Les parties impliquées dans la négociation de la convention ont rencontré le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, André Lamontagne le 19 avril pour lui présenter leur plan.
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