La Poissonnerie Lauzier s'ancre à Rivière-du-Loup
Lorsqu'il a fait l'acquisition de la Poissonnerie Cartier en 2021, le propriétaire et fondateur de la populaire Poissonnerie Lauzier de Kamouraska, Bernard Lauzier, avait déjà de grandes ambitions pour la petite poissonnerie du boulevard Cartier de Rivière-du-Loup.
Rasée depuis quelques semaines, elle renaitra sur le même site d'ici le printemps prochain sous le nom de sa grande sœur et elle offrira un service de mets à emporter. La construction du nouveau bâtiment de deux étages est éjà avancée.
Rencontré sur le chantier mené par l'équipe de Construction Marcel Charest et Fils, Bernard Lauzier ne cache pas sa fébrilité au fur et à mesure qu'avancent les travaux. «On met ça plus à notre image. Nous voulions conserver le nom de Cartier jusqu'aux travaux, mais avec la COVID-19, beaucoup de projets ont été retardés, dont le nôtre. Mais là, c’est parti !»
Le but est d'être prêt à la mi-mars lorsque s'amorcera la saison du crabe, l'une des périodes les plus achalandées pour les poissonneries. L’homme d’affaires appréhendait la fermeture de son commerce pendant la construction. Mais c’était sans compter sur l’entreprise Prelco qui détient l’immeuble où était situé le commerce Noréa Foyers - Au Coin du Feu, à deux pas de la poissonnerie. L’entreprise lui a offert de s’y relocaliser temporairement.
«C'est parfait pour nous, ça nous évite de fermer et c'est pratiquement voisin de notre site», ajoute M. Lauzier. Il n'aura fallu que trois jours pour y transférer les activités du commerce et accueillir à nouveau les clients.
PROJETS
Pendant ce temps, les travaux vont bon train. La nouvelle structure de deux étages d’une superficie totale de 3 500 pieds carrés, a été érigée. La Poissonnerie Lauzier de Rivière-du-Loup disposera dorénavant d’une surface de vente plus importante encore que celle de Kamouraska.
Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, l’établissement de Rivière-du-Loup offrira aussi un service de prêt-à-manger, communément appelé «take-out». Cette section de restauration devait être implantée une fois la poissonnerie bien rodée, mais avec la hausse des couts, Bernard Lauzier a choisi de tout lancer en même temps.
«Avec la présence du fleuve, du quai, de nombreux travailleurs, du parc Cartier, le resto ‘’take-out’’ devrait trouver rapidement sa clientèle.»
La nouvelle construction permet aussi de répondre à un besoin criant, alors que les deux établissements étaient confrontés à un espace de volume limité, notamment en termes d’entreposage et d’accueil. Le premier niveau du bâtiment louperivois sera consacré à 50 % en surface de vente et l'autre partie en aire de travail. Au deuxième étage, on retrouvera notamment un espace de stockage et une salle de repos pour les employés.
Au total, l’agrandissement contribuera à la création de sept nouveaux emplois qui s’ajouteront aux trois existants à Rivière-du-Loup et portera le total à près de 50 employés pour les deux poissonneries.
«Si nous avions décidé de rester ouverts sept jours par semaine, nous aurions encore plus d’employés, mais en n’ouvrant que cinq jours c’est plus facile, notamment à gérer, mais aussi à recruter. Je suis chanceux, j’ai une belle équipe de travail, ici et à Kamouraska. À Kamouraska j’ai des gens qui sont là depuis longtemps.»
Bernard Lauzier le dit d’emblée, il n’aime pas «s’afficher». Le propriétaire a confirmé que le montant de ses investissements, qui comprend l’achat de l’ancienne bâtisse et la construction de la nouvelle, frôle maintenant les 2 M$. Dans le contexte économique actuel, certains auraient pu avoir le pied sur le frein ou encore être effrayés. «Oui, je me suis posé la question, mais quand on a peur, on n’avance pas», tranche-t-il.
PASSION
Pêcheur, comme son père et son grand-père avant lui, Bernard Lauzier avait peut-être le cœur au large, mais il lorgnait aussi la terre ferme. «Moi ce que je rêvais, c'était d'avoir une poissonnerie. J’y rêvais depuis des années et j’ai parti ça il y a 28 ans», raconte le pêcheur devenu poissonnier.
La Poissonnerie Lauzier a vu le jour à l’endroit même où est situé son bistro, dans un bâtiment qui à l’époque n’avait pas aussi fière allure. «Il y avait une coiffeuse installée-là qui s’en allait. C’était petit, ça n’avait pas de bon sang. Quand ma blonde s’est trouvé un emploi d’enseignante, ma mère prenait sa retraite de l’enseignement, c’est donc ma mère qui l’a remplacée», raconte en riant Bernard Lauzier.
C’est avec ses propres recettes familiales que Mme Lauzier a proposé les premiers mets préparés du petit commerce, vite devenu un incontournable. «Tout est encore fait maison, encore aujourd’hui», lance fièrement Bernard Lauzier.
C’est avec le succès qu’est apparu le défi d’un approvisionnement constant et adéquat. «J’achète donc à plus grand volume, je prends ce dont j’ai besoin pour les deux poissonneries et l’excédent prend le chemin de Montréal.» L’entreprise effectue donc la distribution en gros vers Montréal à raison de deux fois par semaine.
Aujourd’hui, l’homme d’affaires intègre ses enfants à l’entreprise afin d’assurer une relève aussi passionnée que compétente. Si Bernard Lauzier s’est ancré à Kamouraska et maintenant à Rivière-du-Loup, ultimement, il souhaite voir son entreprise prendre le large, avec la relève au gouvernail, mettant cap vers de nouveaux succès.
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