Une année faste pour l'or d'érable
Or liquide, nectar d'érable, ou encore élixir d'ambre, les qualificatifs pour présenter le sirop d'érable québécois sont nombreux. Mais s'il n'en tient qu'à lui, le propriétaire de Nokomis et de La Cabane à Mario 2.0, Vincent More, en ajouterait encore. «Une année exceptionnelle et complètement hors normes», lance-t-il.
Le copropriétaire de l'entreprise basée à Notre-Dame-des-Neiges, dans les Basques, ne compte plus les heures passées au travail. Si l'entrepôt de Nokomis est rempli au plafond, les journées sont longues, éreintantes, et les nuits sont courtes. Ce qui le réjouit.
«C'est beaucoup de boulot, c’est peu de sommeil, mais c'est fou, parce qu'on a l'abondance et la qualité. Il n'y a pratiquement aucun défaut de saveur. C'est le rêve! Il y a eu de l’euphorie!», raconte l'homme d'affaires qui œuvre dans la distribution de produits d'érable dans plus d'une vingtaine de pays.
Avec un tel inventaire, même si la demande de la clientèle augmente, l'entreprise sera en mesure d'y répondre puisque ses ventes sont conditionnées par sa clientèle et non par ses fournisseurs. «Toutefois, on en a tellement [du sirop d'érable] qu'il n'est pas impossible que nous en retournions à la Fédération des producteurs et productrices acéricoles du Québec.»
Avec un tel inventaire, M. More confie qu'il y a aussi là une occasion de rejoindre de nouveaux consommateurs. Quant à ceux qui espèrent une baisse des prix due à la quantité ou qui redoutent une hausse face à la qualité, Vincent More se fait rassurant. Il rappelle que le prix est fixé par la Fédération et par le Conseil de l'industrie de l'érable, qui regroupe les acheteurs.
«Le prix est fixé pour deux ans, et nous sommes à la deuxième année, donc le prix n’a pas été influencé par les résultats de cette année. Par contre, comme le prix sera ajusté l’an prochain, en 2025, l’inventaire est une donnée qui sera considérée pour l’établissement de la nouvelle convention de mise en marché qui vient fixer le prix du sirop d’érable», ajoute l’homme d’affaires.
UN PRINTEMPS EXCEPTIONNEL
Le printemps hâtif avec des températures que l’on pourrait décrire de royales pour les acériculteurs, c’est-à-dire ni trop chaud, ni trop froid, et surtout un hiver doux avec peu d’accumulation de neige sont responsables de cette saison qualifiée d’exceptionnelle.
«Trop de neige, ce n’est pas bon. Elle agit comme un isolant. Quand il y en a beaucoup, le pied des arbres prend presqu’un mois à dégeler, ce qui donne de petits rendements. C’est ce qui explique que si des régions plus au sud ont des rendements de 7, 8 ou même 10 livres par entaille, ici on est content quand on en fait 3. Cette saison, le rendement [au Bas-Saint-Laurent] est plus près de 5 livres», explique Vincent More.
Rappelons que bon an, mal an, le Bas-Saint-Laurent est l’un des plus importants producteurs de sirop d’érable du Québec alors que la région produit un peu plus de 20 % de la récolte québécoise.
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