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L’importance de rêver grand pour Gabriel Beauvais 

durée 10 août 2024 | 06h48
  • Marc-Antoine Paquin
    Par Marc-Antoine Paquin

    Journaliste

    Le Louperivois Gabriel Beauvais a le vent dans les voiles. Le jeune entrepreneur s’apprête à ouvrir une quatrième franchise de la populaire chaîne de restaurants Salvatoré dans l’Est-du-Québec et ce ne serait que le début. Une recette gagnante qu’il doit à plusieurs ingrédients : sa famille, son équipe, mais aussi son état d’esprit. Celui de vouloir réussir, innover et chercher constamment à se dépasser. 

    C’est la fin de la journée, un jeudi de juillet, quand le jeune entrepreneur prend l’appel d’Info Dimanche. Gabriel Beauvais est à Matane, où il vient d’ouvrir les portes d’un nouveau restaurant Pizza Salvatoré. Son troisième. Derrière lui, les sons s’entremêlent. Il est au cœur d’un restaurant bien vivant qui se prépare à recevoir un débit d’appels plus important pour le souper.   

    À l’heure qu’il est, on pourrait penser qu’il s’apprête à reprendre la route vers la maison. Or, il n’en est rien. Sa journée n’est pas sur le point de se terminer. Et pour le moment, il est toujours sur le plancher, au cœur de l’action, avec ses nouveaux employés. 

    «Je fais de longues journées, ça commence à 8 h et ça n’arrête pas avant 20 h», lance-t-il.«Parfois, je dois fermer mon cellulaire, tellement les notifications sont constantes, tard le soir.»

    «Mais je trouve ça important d’être là, présent et accessible. Je visite mes restaurants chaque semaine. C’est beaucoup de route, beaucoup de temps, mais c’est essentiel.»

    Le commentaire n’est pas fait pour impressionner, bien au contraire. Ceux qui sont dans l’entourage du jeune homme savent d’ailleurs qu’il se tient bien loin de l’arrogance. C’est sans doute encore plus vrai aujourd’hui, malgré ses récents succès.  

    Ses mots illustrent toutefois deux réalités. D’une part, la vie de Gabriel Beauvais roule à «100 milles à l’heure», un véritable feu roulant. L’autre? Il est dédié, passionné et résolument tourné vers l’atteinte de ses nombreux objectifs.  

    Il n’y a pas si longtemps que l’homme de 24 ans fait sa place dans le milieu de l’entrepreneuriat. Il a acheté son premier restaurant, celui de Rivière-du-Loup, en septembre 2022. Depuis, avec la confiance de la direction de Pizza Salvatoré, de ses employés et de la clientèle, il en a ouvert deux autres, ceux de Rimouski et Matane.

    Et voilà que dans les prochaines semaines, un quatrième s’ajoutera à la famille, celui de Mont-Joli. L’expansion est fulgurante, à l’image de la marque Salvatoré elle-même d’ailleurs. Pourtant, de son propre aveu, il ne fait que commencer.  

    «J’ai de l’ambition, je veux accomplir beaucoup de choses, la liste est longue», assure-t-il, le sourire dans la voix. Le ton est blagueur, mais le message est sérieux. 

    «J’ai vraiment beaucoup d’objectifs pour les prochaines années. Ils sont écrits, je les lis régulièrement, si ce n’est pas tous les jours. Je coche les cases quand ils sont atteints. Je trouve ça important», insiste-t-il. 

    ÉTAT D’ESPRIT

    Quand il prend quelques instants pour penser au chemin parcouru en si peu de temps, Gabriel Beauvais se dit reconnaissant des opportunités. Certaines lui ont été offertes, rappelle-t-il. Les autres, il les a créées. Il parle aussi, beaucoup, de l’importance de sa famille, de ses proches et de son équipe dans toute cette folle aventure. De l’importance également de croire en soi, de croire en lui. 

    «Il y a quelques années, je n’aurais pas gagé sur moi-même, je crois que personne ne l’aurait fait. Je me fixais des limites, comme beaucoup de gens», raconte-t-il.   

    «C’est un réflexe humain, mais il faut corriger ça. Quand j’ai changé mon état d’esprit, que je me suis permis de rêver grand, plus grand que certains, tout s’est placé pour le mieux.»

    Passionné par le monde de la restauration et inspiré par un mentor qui l’a beaucoup aidé, Gabriel Beauvais s’est lancé au lendemain de la pandémie, convaincu de vouloir faire sa place dans le milieu compétitif des affaires. Il a commencé au bas de l’échelle, avant de la gravir rapidement. «Au début, l’objectif était de devenir gestionnaire du resto, puis de l’acheter. Ensuite, c’était d’ouvrir un deuxième restaurant, puis un autre. Maintenant, on continue.»

    Évidemment, tout n’arrive pas comme par magie quand on commence à y croire, mais c’est la base, estime-t-il. Ensuite viennent les efforts … et les (nombreux) sacrifices. C’est un ensemble de bons éléments qui créent le succès, comme sur une pizza finalement. Mais si le secret est dans la sauce, elle est aussi d’abord dans la confiance qu’il s’accorde et le temps qu’il consacre à ses restaurants, il en est convaincu.

    Gabriel Beauvais est aussi le premier à admettre que ce n’est pas toujours facile. La pression est forte et l’apprentissage est nécessaire à travers les aléas de la restauration, dont les enjeux liés à la main-d’œuvre. Le quotidien, bien loin du côté glamour qu’on lui accorde, est plutôt garni d’une longue liste de problèmes à régler, mais il continue d’avancer. 

    «J’apprends, je m’adapte et je me concentre sur le positif, souligne-t-il. J’essaie de voir le meilleur de chaque situation, de me concentrer sur les petits détails.» 

    Le père de deux jeunes enfants fait aussi un parallèle avec le hockey, sport qu’il a longtemps pratiqué. «Je n’étais pas le meilleur, mais je ne lâchais jamais. J’étais enragé, persévérant. Je voulais battre les pronostics […] Encore aujourd’hui, ça me motive tous les jours.»

    À 24 ans, Gabriel Beauvais a la vie devant lui. À un âge où certains se posent encore plusieurs questions sur ce qu’ils veulent, le chemin qu’il souhaite emprunter semble tracé. C’est pourquoi d’autres succursales sont dans sa ligne de mire, il n’y a pas de cachette. 

    «Le territoire du Bas-Saint-Laurent est vaste…», laisse-t-il entendre. 

    Gabriel Beauvais se permet de rêver à de belles choses, rappelle-t-il. Il rêve en grand. 

     

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