Tarifs douaniers aux É-U : la nécessité d’explorer d’autres marchés
Malgré l’anxiété créée par la menace du président américain Donald Trump d’imposer des tarifs douaniers de 25 % sur les produits canadiens, la présidente et cheffe de la direction de la Banque de développement du Canada (BDC), Isabelle Hudon, garde confiance, tout en restant lucide. Elle croit que cet électrochoc forcera les entrepreneurs à explorer d’autres marchés à moyen et long terme.
«C’est incroyable de voir le degré d’incertitude que ça a créé […] J’ai été impressionnée de voir comment l’anxiété s’est transformée en volonté de faire face à la situation. Les entrepreneurs sont rapidement tombés dans le mode solution», a commenté Mme Hudon.
Cette dernière était de passage à Rivière-du-Loup le 16 janvier afin de participer au déjeuner-conférence organisé par la Chambre de commerce de la MRC de Rivière-du-Loup.
Lors de la période de questions, quelques entrepreneurs ont partagé leurs inquiétudes concernant le contexte économique actuel. «Après la pandémie, gérer ce chapitre avec les Américains, on n’aurait pas mis ça sur notre liste de souhaits», résume Isabelle Hudon. Elle explique que les gens d’affaires du côté américain sont eux aussi en train de quantifier les impacts d’une telle mesure à la frontière.
La présidente et cheffe de la direction de la BDC croit que la résilience que les entrepreneurs ont développée lors des années marquées par la pandémie les aidera à prendre les bonnes décisions dans le contexte économique actuel.
Avant de se joindre à la BDC en aout 2021, Isabelle Hudon était ambassadrice du Canada en France et à Monaco. Elle est d’avis que la possibilité de l’imposition d’importants tarifs douaniers par les États-Unis forcera les entrepreneurs à considérer d’autres marchés. «Quand ton bien part d’ici et s’en va au Texas, c’est aussi loin que quand ça s’en va en France. Je pense qu’on a l’océan qui est vu comme un blocage. On n’a jamais été obligé de se diversifier vraiment parce que c’était tellement facile avec les Américains», résume Mme Hudon.
Toutefois, cette menace formulée par le président des États-Unis a aussi eu un effet fédérateur dans les milieux économiques et politiques. «Tous les leaders sont unis pour défendre notre pays, nonobstant la partisanerie. On a laissé de côté nos divergences d’opinion pour se rallier et marcher dans la même direction», ajoute Isabelle Hudon.
Selon elle, la stratégie de la Banque du Canada de baisser le taux directeur progressivement est positive. «Le cout de faire des affaires ne cesse d’augmenter et les clients ne sont pas prêts à payer plus. C’est très difficile pour les plus petites PME. Quand elles ne peuvent pas passer l’augmentation des couts à leurs clients, ce sont elles qui doivent absorber cela et c’est lourd.»
La femme d’affaires milite pour que la réponse à la question de la productivité dans les petites et grandes entreprises canadiennes soit l’utilisation et l’intégration massive de l’intelligence artificielle. À noter que la Banque de développement du Canada est la seule banque exclusivement dédiée aux entrepreneurs. Son rôle est complémentaire aux autres institutions financières. Elle offre un accès au capital, à du financement et à du service conseil aux entreprises.
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