Guerre commerciale avec les États-Unis, le Canada serre les rangs
Le nouvel homme fort de la Maison-Blanche n'était pas encore installé dans le Bureau ovale de la Maison-Blanche, qu'il annonçait déjà ses couleurs : les exportations canadiennes seraient frappées de droits de douane de 25 %, et celles du secteur de l’énergie, de 10 %. Pour Donald Trump, qui souhaite offrir un «nouvel âge d'or» à son pays, il n'y a qu'un pas rapide entre la parole et le passage à l'acte. Et il l’a démontré une fois de plus samedi soir dernier, avant de faire volte-face lundi en milieu d’après-midi. Les tarifs ont été repoussés d’un mois.
Le Canada, par la voix du premier ministre démissionnaire Justin Trudeau, avait choisi de répliquer à ce qu’il considère être une guerre économique entre deux pays alliés. Ainsi, Ottawa devait imposer, dans un premier temps, des tarifs de représailles de 25 % sur une liste ciblée de plus de 1 256 articles totalisant 30 milliards de dollars, puis, dans un second temps, sur une liste supplémentaire de produits totalisant 125 milliards de dollars. Parmi les produits visés dans cette première vague figurent notamment l’alcool, le jus d’orange, les vêtements, les appareils électroménagers, le bois d’œuvre et les plastiques.
M. Trudeau a également précisé que des mesures non tarifaires, touchant notamment les minéraux critiques, l’énergie et les marchés publics, sont au cœur de discussions entre le gouvernement fédéral et les provinces canadiennes.
De son côté, le Québec n’est pas resté les bras croisés. Le premier ministre François Legault avait déjà demandé à la Société des alcools du Québec (SAQ) de retirer de ses tablettes tous les produits américains. Le gouvernement Legault songe aussi à imposer une pénalité de 25% à toute soumission aux appels d'offres publics venant des États-Unis. Il compte aussi profiter de ces 30 jours de sursis pour peaufiner son plan d’aide aux entreprises.
Parallèlement, plusieurs campagnes de boycott ont émergé sur les réseaux sociaux. Toutefois, de nombreux intervenants politiques et économiques ont appelé à la prudence. En effet, plusieurs entreprises américaines s’approvisionnent largement au Canada. Lay’s, par exemple, exploite une usine au Québec et utilise des pommes de terre canadiennes pour ses croustilles. Le célèbre ketchup Heinz est produit à partir de tomates canadiennes, et des détaillants comme Walmart et Costco proposent une vaste gamme de produits fabriqués au Canada.
Info Dimanche a consulté des gens d'affaires de la région directement concernés par l'imposition de tarifs de douanes. À lire ci-bas.
-> «On est frappé de plein fouet» - Claudette Migneault
-> Un «comité spécial» formé chez Groupe Lebel
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