Bilan du Plan de relance des Basques
Un an après l’annonce du Plan de relance des Basques et un appel à l’investissement de 30 M$ des gouvernements provincial et fédéral pour soutenir le redressement socioéconomique et sociodémographique du milieu, l’heure est au bilan et à l’énoncé des suites prévisibles.
Le milieu s’est mobilisé pour réaffirmer sa fierté et sa vitalité, plus d’une douzaine de projets publics et communautaires sont engagés et près de 1,5 M$ ont été investis. Constats : Depuis le 11 juin 2007, le milieu a contribué pour plus de 70 % des investissements, le gouvernement provincial s’est retranché derrière ses programmes existants pour appuyer la région à hauteur de 30 % des montants investis, et les deux paliers de gouvernement n’ont injecté aucun argent neuf pour soutenir les initiatives développées ou mises en oeuvre. Au niveau des perspectives pour le futur, sans un engagement ferme des gouvernements provincial et fédéral à aller au-delà des fonds programmés, la région des Basques devra encore justifier ses aspirations de développement et se battre pour assurer sa revitalisation.
Voilà ce que soutient le président du comité de relance des Basques, Gaston April, qui souhaiterait que la volonté gouvernementale à l’égard des régions s’exprime autrement que par l’application stricte de programmes connus et normés. Monsieur April précise : « À des mesures exceptionnelles doivent correspondre des moyens d’exception. Les régions ont déjà demandé que les programmes gouvernementaux soient modulés en fonction de leur réalité. Depuis un an, nous mobilisons les forces vives du milieu et nous redécouvrons le caractère créatif de nos entrepreneurs à travers différents projets. Nos gens partagent enfin une même vision du développement et de la vitalité rurale. Nous sommes en mode de création et d’innovation. Nous voulons devenir un modèle pour l’ensemble des communautés rurales du Québec; il faut que nos gouvernements le comprennent et nous appuient. C’est une question de survie des régions. »
De nouveaux projets à venir; des engagements gouvernementaux toujours attendus
Pour la prochaine année, plusieurs projets sont sur la planche à dessin, une douzaine d’initiatives communautaires, publiques et privées. Ils ont été initiés par l’engouement découlant du lancement du Plan de relance des Basques. Ils sont étudiés et soutenus par le comité de relance. Ces projets résultent du nouvel optimisme suscité en juin 2007. Gaston April est convaincu que les actions prévues en 2008 alimenteront davantage l’engagement des secteurs privé et public de la MRC.
Dès maintenant, le comité de relance des Basques ne parlera plus d’un plan de relance. Il fera plutôt la promotion d’un projet-pilote de parc naturel comme pierre angulaire du développement collectif. Cette réorientation repose sur la création des assises d’un parc naturel novateur, pouvant répondre efficacement à la réalité et aux enjeux du milieu, à la législation en vigueur et aux aspirations des citoyens des Basques.
Selon Gaston April, « Cette décision s’appuie sur les réflexions des dernières années. Nous soumettons aujourd’hui aux gouvernements, un projet-pilote de parc naturel reposant sur un modèle qui a fait ses preuves en Europe rurale. Nous voulons créer un parc naturel Mer, terre et monde, intégrant un partage harmonieux du territoire et de la vie citoyenne, s’appuyant sur une charte mobilisatrice, sur une mission collective de préservation et de développement, et sur des objectifs sociaux communs. Nous voulons faire des Basques un milieu expérimental de développement et de vitalisation de la ruralité. Ce modèle original pourrait être exporté dans d’autres MRC du Québec. Voilà ce qui justifie nos demandes d’enveloppes budgétaires correspondantes. Sans la reconnaissance de ce projet-pilote de parc naturel, nous ne saurons trouver le financement essentiel à notre épanouissement. Ce financement ad hoc est vital sous peine de lente dévitalisation, ce qui deviendrait un bien piètre exemple de la perception des gouvernements à l’égard des régions aspirant à un développement intégré. »
Ainsi, la Table de concertation de la MRC des Basques sera transformée en une Commission de développement régional, responsable du suivi et de la réalisation des plans de développement de quatre commissions sectorielles de développement (social et communautaire, territoire forestier, territoire agricole, tourisme et culture), ainsi que de la coordination de projets énergétiques. Ce projet-pilote de parc naturel constituerait un laboratoire rural privilégié et élargi permettant à toute une MRC de tracer la voie à la mise en place d’un parc naturel, une expérimentation sans précédent au Québec. Tous les intervenants régionaux, incluant la Conférence régionale des éluEs du Bas-Saint-Laurent, seront interpellés par cette vision.
Le milieu a participé activement au financement des premières initiatives de revitalisation. Le ministère des Affaires municipales et des Régions et le ministère du Développement économique, de l’Innovation et de l’exportation ont contribué par le biais de leurs programmes réguliers. Il en faut maintenant plus pour convaincre la population de l’intérêt des gouvernements envers le développement des régions.
Des besoins financiers à la mesure des ambitions de revitalisation des Basques
Pour Gaston April, les besoins financiers relatifs à cet ambitieux projet de revitalisation du territoire sont de quatre ordres et constituent des conditions essentielles au succès de la revitalisation des Basques.
Le milieu demande à la ministre des Affaires municipales et des Régions de consentir dans les plus brefs délais la dernière tranche annuelle de 100 000 $ du Fonds de soutien des territoires en difficulté pour poursuivre la réalisation des projets en cours.
Le comité de relance des Basques presse également la ministre des Affaires municipales et des Régions de consentir au renouvellement de l’enveloppe triennale de 300 000 $, à raison de 100 000 $ par année, émanant du Fonds de soutien des territoires en difficulté, pour initier de nouveaux projets dans la foulée de ceux entrepris en 2007-2008, pour mener à bien les projets pressentis en 2008, et favoriser l’éclosion d’autres projets porteurs durant les prochaines années.
Pour 2008, 2009 et 2010, les différents ministères du gouvernement du Québec sont sollicités afin de dégager un budget spécial annuel de 350 000 $ pour la mise en oeuvre du projet-pilote de parc naturel. Sous la responsabilité de la MRC des Basques, cette enveloppe sera réservée à la création de la Commission régionale de développement et des commissions sectorielles, à l’embauche d’un conseiller senior pour chacune des commissions et à l’administration de leur fonctionnement.
Le milieu demande enfin aux gouvernements provincial et fédéral de créer un fonds modèle d’investissement conjoint de 21 M$ pour l’aménagement d’infrastructures et l’implantation de stratégies de développement régional structurantes en tourisme, financé en parts égales : 7 M$ du gouvernement provincial, 7 M$ du gouvernement fédéral et 7 M$ provenant du milieu et du secteur privé.
Monsieur April conclut : « Nous croyons en notre devenir et nous faisons preuve de créativité. Nous demandons le même enthousiasme aux gouvernements provincial et fédéral. Ne serait-ce que pour manifester leur foi en l’avenir des régions, par-delà les politiques, les programmes et les discours. Il reste neuf ans pour mener à bien notre relance; il ne faudra pas attendre huit ans pour obtenir des réponses! »
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