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Crise économique : Robert Desrosiers reste positif

durée 22 janvier 2009 | 10h29
  • Le gestionnaire issu du monde de la finance, Robert Desrosiers, demeure optimiste. Très optimiste. Encourageant n’est-ce pas? Notamment lorsque la situation économique actuelle est analysée par le directeur de la Caisse populaire Desjardins de Rivière-du-Loup.

    Bien sûr, M. Desrosiers ne se cache pas la tête dans le sable et il sait pertinemment qu’un ralentissement économique nous frappe de plein fouet, mais il est d’avis, compte tenu du contexte qui prévaut partout dans le monde, que la situation économique à Rivière-du-Loup demeure excessivement bonne. Une bien bonne nouvelle en ces temps où la terre semble vouloir arrêter de tourner.

    UNE CRISE DE CONFIANCE
    La crise économique qui frappe les États-Unis a des répercussions mondiales hors du commun. On n’y échappe pas. Pour Robert Desrosiers, elle est née d’une crise de confiance. Cette crise, qui a débuté il y a quelques mois, devrait se poursuivre dans les 12 à 18 prochains mois. Selon notre expert, c’est le résultat des actions posées à la suite de la mondialisation.

    « Avant ça, on travaillait très localement, régionalement et au niveau canadien. Mais avec la mondialisation, il y a quelques années, on a commencé à regarder ce qui se faisait ailleurs. On a regardé en premier du côté des Américains. Made in USA, c’est toujours extraordinaire! C’est ce qu’on nous a toujours raconté. Dans notre subconscient, on a toujours pensé que les Américains faisaient mieux et qu’ils faisaient beaucoup d’argent. L’appât du gain, c’est ça la crise économique. Rapidement, on a voulu faire de l’argent. Donc, le prix des maisons a augmenté aux États-Unis, on a dit c’était pas pire chez nous. Et pourquoi ne pas essayer de faire un peu plus d’argent en faisant des placements à risque? On s’est rendu compte que notre tolérance au risque a augmenté. Les manufacturiers ont dit : on va en profiter. Ils se sont mis à manufacturer différents produits mais avec des risques trop grands. Le plus grand des risques qu’ils ont pris, ça a été d’acheter des hypothèques surtout sur le marché américain, pas beaucoup sur le marché canadien, de prendre ces hypothèques-là et de les assurer avec AIG et après les avoir assurées, d’avoir fait des titres avec. »

    Pour Robert Desrosiers, le piège était trop beau et on a acheté. Ensuite, il est d’avis que « quand ça s’est mis à mal aller sur le plan des hypothèques américaines, puisque c’est là que c’est arrivé, l’économie diminuant un peu, les gens avaient financé leur propriété à du 125 %...ils se sont surendettés. Ces hypothèques, qui avaient été transformées en placements puis en titre, qui ont dû être rachetées puisque l’économie allait moins bien, tout a mal tourné. » Du fait, la capacité de payer de tous était déjà au maximum.
    Voilà pourquoi cela a touché l’ensemble des institutions financières.

    « On n’a pas suffisamment regardé ce qu’il y avait dans ces produits ». Naïf, difficile de penser que des produits cotés AAA pouvaient être incertains. Mais ce fut le cas. Des milliers de gens n’ont plus été capables de payer. « L’avantage chez nous, c’est qu’aucun titre n’a été fait avec les hypothèques de la Caisse » nous confirme Robert Desrosiers. « Nous à la Caisse, on détient à peu près 5 200 hypothèques pour 175 M $ environ. On ne les a pas fait mettre en titre. Mais à Rivière-du-Loup on a une chance extraordinaire, c’est de connaître notre milieu…. On connaît notre marché.

    Chez Desjardins, on fait évaluer la maison. On se joue moins de tours. C’est vrai au Canada dans l’ensemble. » À la Caisse populaire Desjardins de Rivière-du-Loup, on a donc un taux de crédit à risque hypothécaire inférieur à un dixième de 1%. « Ce qui veut dire que la situation économique à Rivière-du-Loup demeure excessivement bonne, » confirme M. Desrosiers. « On ne rencontrera pas chez nous ce que les Américains ont vécu, ni même sur le marché bancaire canadien. On a des politiques rigides qui nous évitent d’être pris en temps de crise. »

    Mais Robert Dersosiers ne s’en cache pas, Desjardins a aussi acheté ces titres, ce qui fait que des provisions ont du être prises dans l’ensemble du mouvement afin de s’assurer de ne pas être à risque. Heureusement, ces titres ont été achetés pour la caisse centrale de Desjardins et non pour les membres. Par contre, il est d’avis que c’est mineur par rapport à ce que vit aux États-Unis. Bien sûr, le Mouvement Desjardins sera affecté, mais sans plus. À Rivière-du-Loup, le montant des excédents avant impôts devrait diminuer d’environ 2 M$ alors qu’il était à 7 M$, ce qui n’est pas si mal puisque l’excédent net avant impôt atteindra un peu plus de 5 M$. « Je pense que ce n’est pas mauvais compte tenu du contexte. »

    D’autre part, M. Desrosiers croit qu’à Rivière-du-Loup, le revenu des ménages ne devrait pas beaucoup diminuer. Mais avec tout ce que l’on entend partout, une diminution de la consommation pour de petits luxes est inévitable. On estime qu’elle sera de l’ordre d’environ 30 % en province. Avec le temps, ça va affecter l’économie, selon M. Desrosiers, mais pas de façon aussi grande qu’on le pense.

    Il qualifie ce que l’on vit de crise de confiance. « On a eu confiance en des produits et aujourd’hui on se demande si on était correct avec ça. On va faire plus attention. On va consommer avec un peu plus de raison. Les gens vont se responsabiliser davantage pour se redonner de la confiance. » Rebâtir la confiance, cela prend environ 18 mois, nous souligne-t-il. Alors il faudra être patient…et tout rentrera dans l’ordre. Il y aura certes plus de peur que de mal.  

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