« Je veux faire ma vie sur ma ferme »
Le monde agricole ne vit pas ses meilleurs moments. La situation des producteurs et fermes d’élevages bovins est encore pire. Alors que le Québec fait de gros efforts en matière de communication afin de favoriser la relève agricole, un jeune homme de Saint-Fabien lance un appel à l’aide.
Martin Gaudreau qui voit la ferme familiale, spécialisée dans l’élevage bovin, à bout de souffle, entend la sauver par une reconversion à la production laitière. Il fait donc appel à des investisseurs prêts à l’aider à assurer la pérennité de cet établissement de quatre générations.
Le jeune agriculteur a donc entrepris de convertir la ferme bovine en ferme laitière. Un rêve qui a bien failli devenir possible en 2008. Seulement, si la question du cheptel et de l’équipement a été comblée par des dons, c’est l’obtention d’un quota de 10 kilogrammes de la Fédération des producteurs de lait du Québec (FPLQ) qui a fait échouer le projet.
« Malgré mon dossier et un plan d’affaires étoffé et même approuvé par une institution financière, je n’ai pu obtenir ma prime à l’établissement émise par la Financière agricole du Québec. Et comme c’est l’un des critères conditionnels à l’obtention d’un des prêts de 10 kg du Programme d’aide au démarrage d’entreprises laitières de la FPLQ, le projet n’a pu se concrétiser », raconte M. Gaudreau.
La force d’un rêve agit souvent comme catalyseur pour les plus grandes réalisations. Pour Martin Gaudreau, c’est sa motivation première : « Je veux faire ma vie sur ma ferme », lance convaincu le jeune homme. Il a donc décidé d’aller de l’avant et lance un appel à la population afin de recruter des investisseurs intéressés par son projet. Avec cette entrée de capital, en plus de l’obtention du quota de 10 kg de la FPLQ, il projette aussi faire l’achat de 23kg/jr MG pour un quota total de production de 33 kg/MG.
INVESTISSEURS
L’appel à l’aide représente des investissements privés de l’ordre de 150 000 $. Les investisseurs deviendraient alors actionnaires non votants de l’entreprise. « Il pourrait alors y avoir un conseil d’administration. Le capital sera remboursable avec intérêt dans 10 ans avec un rendement semblable à ceux du marché », ajoute l’agriculteur.
Son cheval de bataille : avec la crise économique qui a de terribles répercussions sur le marché boursier, le déficit de 38 milliards de la Caisse de dépôt, les investisseurs trouveront chez lui la garantie de remboursement au premier rang. « Ce sont les actifs de la ferme comme le fond de terre, les animaux et le quota laitier qui ne perdront pas en valeur qui assurent la garantie », assure M. Gaudreau.
RÉPONSE
L’an dernier, le projet a reçu un écho positif des autres entreprises agricoles de la région. Au total, près d’une soixantaine d’entreprises auront permis au jeune homme de constituer en entier son troupeau laitier qui est composé de 40 vaches et d’assembler la totalité des équipements laitiers tels le réservoir à lait, le système de réfrigération, le système de traite, etc.
Un élan de générosité qui ne s’est pas limité aux dons de matériel, mais aussi en solidarité. Les donateurs se sont aussi engagés à effectuer près de 300 heures de travail afin d’aider à la conversion de la ferme et à son démarrage. Une générosité qui peut surprendre en ces moments difficiles. « C’est de la solidarité. J’ai un rêve, c’est un bon projet et entre nous, nous sommes solidaires. Et puis, le démarrage d’une nouvelle entreprise agricole, ce n’est plus une chose courante », souligne Martin Gaudreau.
INFORMATIONS
Pour obtenir plus d’informations sur le projet de ferme de production laitière, vous pouvez composer le 418 869-3397 ou même par télécopieur au 418 869-3495. Vous pouvez aussi communiquer avec M. Gaudreau par courriel en écrivant au [email protected]. Le jeune entrepreneur tient à se faire rassurant : « Toute participation sera notariée et le fond géré par un notaire », soutient-il.
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