Projet de minicentrale : La MRC attend l’appel d’offres
Trois-Pistoles - Hydro-Québec a reçu le feu vert du gouvernement du Québec pour aller de l’avant avec le dépôt de son dossier d’appel d’offres concernant des minicentrales hydro-électriques. La MRC des Basques s’attend à recevoir l’information liée à l’appel d’offres d’ici un mois.
Sur les ondes de CIEL-FM, André Leblond, le préfet de la MRC qui pourrait agir à titre d’unique promoteur, n’a pas caché qu’un autre promoteur s’est manifesté et que la MRC entend bien aller de l’avant dans ce dossier.
Si avec le départ du promoteur associé Invessor Capital, certains ont pu croire que le projet de minicentrale venait de fondre avec la glace des chutes, il en est donc tout autrement. Bien que la MRC entende privilégier un projet où elle serait seule promotrice, un autre partenaire privé s’est déjà manifesté.
« Il faudra aller en soumission. Par contre, nous irons en soumission si après évaluation, les maires décident de ne pas y aller seuls, alors à ce moment-là nous irons en soumission », a expliqué le préfet de la MRC, André Leblond. Dès le dépôt de l’appel d’offres, la MRC se donne une période de 30 jours pour actualiser les coûts du projet, prendre connaissance des critères du dossier d’appel d’offres et présenter les différents scénarios au conseil des maires.
Actuellement, la MRC des Basques ne connaît toujours pas les différents critères du dossier d’appel d’offres qui sera, selon toute vraisemblance, lancé d’ici la fin du mois ou tout au moins au début mai par Hydro-Québec Distribution. Des critères qui pourraient tout autant signifier la fin du projet comme le début des démarches de conception. « Il faut bien comprendre qu’Hydro-Québec n’a pas lancé son appel d’offres, mais a plutôt reçu le signal du gouvernement d’aller de l’avant dans ce sens », a précisé le préfet.
La MRC et ses 11 municipalités pourront ensuite prendre conscience des critères formulés par la société d’État. La viabilité du projet et l’étude des bénéfices seront au centre de l’étude. Le montage financier ne sera donc pas effectué avant de connaître le prix du kilowattheure. « Après, il y aura des réunions de présentation publique, c’est bien évident, mais nous donnerons, avec les maires, l’information à la population », souligne le préfet.
OPPOSITION
Pour l’environnementaliste et chargé de projet du festival Échofête, Mikaël Rioux, il semble bien que malgré les victoires, les luttes citoyennes sont condamnées à se répéter. « C’est une grosse déception. On revient six ans après, comme si rien n’avait été fait, sans aucun respect des résultats de la lutte citoyenne », commente M. Rioux.
Ce dernier rappelle qu’un dédommagement de l’ordre de 3,6 M$ a été versé aux différents promoteurs, dont 300 000 $ à la municipalité de Notre-Dame-des-Neiges pour les droits hydriques de la rivière. « Si on recommence, est-ce que ces gens-là vont rembourser cet argent? », se questionne l’environnementaliste.
Il souhaite, si la MRC va de l’avant, qu’elle soit transparente dans ses démarches. Advenant la tenue d’une audience du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE), le Comité « Oui à la rivière Trois-Pistoles » entend y présenter le mémoire du travail déjà effectué.
D’ici là, l’environnementaliste propose d’autres pistes de solutions. Plutôt que l’érection d’une minicentrale qui marque le retour du privé dans la production hydro-électrique au Québec, Mikaël Rioux invite plutôt Hydro-Québec à investir dans un fonds régional d’investissement.
« Plutôt que de subventionner des minicentrales, un fond récurant de l’ordre de 100 000 $ à 150 000 $ pourrait être réservé à démontrer à la population que oui la société est productrice d’électricité, mais qu’elle se soucie aussi des communautés en investissant dans des projets récréotouristiques qui mettraient en valeur les berges de rivières, plutôt que de les condamner à une exploitation qui au final, produit peu d’électricité », soutient-il.
8 commentaires