Fraser Papers abolit 225 emplois à Edmundston
Edmundston - Les employés syndiqués de la papetière Fraser à Edmundston n’auront finalement pas eu la seconde chance qu’ils souhaitaient. Ce sont 200 d’entre eux, en plus de 25 cadres, qui perdront leur gagne-pain d’ici à l’automne avec la fermeture du département de pâte sulfite de l’usine.
Après leur départ, il ne restera qu’environ 80 employés, assignés essentiellement aux secteurs de la cogénération et de la pâte mécanique.
La direction affirme que la situation aurait pu être toute autre si la dernière offre de contrat de travail qu’elle a présentée à ses 315 travailleurs syndiqués avait été acceptée, jeudi soir. Or, ces derniers l’ont rejeté à 54 %.
Ils ont ainsi refusé d’acquiescer aux concessions demandées par leur employeur, faisant fi des menaces de fermeture du département de pâte sulfite omniprésentes lors des négociations. « Nous avions pourtant été très clairs.
L’offre sur la table était notre dernière et faisait partie de notre plan de relance. Si cette tentative d’entente échouait, il nous fallait réagir rapidement, c’est-à-dire fermer le département et conclure des contrats à long terme avec des fournisseurs de pâtes et nos acheteurs de papiers », a soutenu le directeur de l’usine d’Edmundston, Robert Dufresne.
Le lendemain du vote, les négociateurs syndicaux ne semblaient toujours pas croire qu’une telle décision puisse être prise par la compagnie. « Les employés sont prêts à donner leurs chemises, mais pas leurs culottes! », a lancé le représentant national pour le Syndicat des communications, de l’énergie et du papier (SCEP), Jean Clavette.
À peine quelques heures plus tard, la compagnie annonçait la fermeture définitive de son département de pâte sulfite.
Apprenant la nouvelle, de nombreux travailleurs ont demandé à pouvoir reconsidérer l’offre patronale pour sauver leur emploi. La compagnie leur a alors accordé un délai supplémentaire de quelques jours, soit jusqu’à lundi soir. Cependant, il semblerait que le vote n’a pas pu être repris, en raison de complexité et de la longueur des procédures à suivre.
« Il est maintenant trop tard et c’est bien malheureux. Seul un miracle pourrait changer la situation », a commenté Robert Dufresne lors d’un entretien avec Info Week-End, lundi, en fin de soirée.
Dernière offre
D’après les informations fournies par le SCEP, dans sa dernière offre, Fraser Papers proposait une réduction salariale de 10 %, ce qui, selon le syndicat, équivaut en moyenne à une diminution de 3 $ l’heure. La compagnie souhaitait aussi éliminer les allocations pour les repas, réduire les payes accordées lors des jours fériés et verser 2 % du salaire annuel plutôt que 2,4 % pour les vacances.
L’entreprise proposait aussi des augmentations salariales de 2 % en 2010, en 2011 et en 2012, sous certaines conditions. « En fait, ces hausses seraient conditionnelles à ce que la compagnie génère des profits, après avoir soustrait ses dépenses en capital », a expliqué Jean Clavette.
Par le passé, les employés ont déjà accepté un gel salarial dans le cadre de la restructuration de l’entreprise.
Fraser Papers se trouve actuellement sous la Loi des arrangements avec les créanciers. Elle fonctionne au ralenti depuis le mois de juin. Cette semaine, ils sont environ 125 employés au travail.
Les syndiqués sont sans contrat de travail depuis le 30 juin. Ils négocient une nouvelle entente de quatre ans avec la compagnie, qui souhaite du même coup trouver avec eux des façons de réduire les dépenses.
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