Minicentrale sur la rivière Trois-Pistoles : Le nouveau projet ne fait toujours pas l’unanimité
Trois-Pistoles • La MRC des Basques a présenté à la population, mardi et mercredi, dans le cadre d’une consultation publique, son projet de minicentrale sur la rivière Trois-Pistoles, soit tout juste derrière l’usine Tembec. Même si les années ont passé, les opposants sont demeurés. Le projet ne fait toujours pas l’unanimité et les assemblées était visiblement partagée à Trois-Pistoles et Saint-Jean-de-Dieu.
S'ils étaient une centaine à Trois-Pistoles la veille, ils étaient beaucoup moins nombreux ce mercredi à Saint-Jean-de-Dieu pour la rencontre d'information de la MRC.
Photo : Nicolas Ouellet
MINICENTRALE SUR LA RIVIÈRE TROIS-PISTOLES
En 2003, le promoteur Grade Trois-Pistoles inc.a reçu un montant compensatoire du gouvernement qui a mis un terme aux projets de développement de minicentrales un peu partout au Québec. Le gouvernement n'a toutefois pas acquis le projet et a laissé un droit de refus aux actionnaires de Grade Trois-Pistoles pour tout futur projet à cet endroit.
En 2004, la MRC des Basques, en partenariat avec la compagnie Gestion Conseil S.C.P. inc., présentait un projet de minicentrale sur la rivière Trois-Pistoles. Le projet a été soumis à un référendum tenu à l'échelle de la MRC et 60% de la population s'est dit en faveur.
Toutefois, l’idée a continué de faire son chemin à la MRC des Basques. Cette fois, en 2009, la MRC des Basques propose un projet de minicentrale hydroélectrique 100 % public sur la rivière Trois-Pistoles. Selon l’aménagiste à la MRC des Basques, Benoit Rheault, techniquement et sur le plan environnemental, il s’agit du même projet qui a fait l’objet d’une acceptation sociale par un référendum tenu en 2004 à l’échelle du territore de la MRC. Ce qui diffère, c’est qu’il appartiendrait exclusivement à la communauté, soit à la MRC des Basques.
Mardi dernier, à Trois-Pistoles, M. Rheault était accompagné de cinq maires de la MRC qui se sont dit en faveur du projet dont trois ont pris la parole pour démontrer l’importance de cette minicentrale pour la communauté, soit le maire de Trois-Pistoles, Jean-Pierre Rioux, le maire de Notre-Dame-des-Neiges, Gérard Beaulieu et le maire de Saint-Guy, Jocelyn Dallaire. Ils étaient secondés des maires de Saint-Mathieu, Norbert Rousseau et de Saint-Éloi, Alain Lepage. Le préfet sortant de la MRC des Basques, André Leblond, a assisté à cette rencontre à titre de spectateur.
Toutefois, cette rencontre nous a également permis de savoir que la MRC devra se porter acquéresse des plans et devis de Grade Trois-Pistoles au coût de 600 000 $. Dans les projets précédents, André Leblond affirmait que la MRC aurait les plans pour la somme de 1 $.
M. Rheault est d’avis que cette opération permettra à la MRC de sauver temps et argent, soit environ 1 an et plus de 1,5 M $. Il a précisé que ce projet évalué à 8 M $ en 2009 inclut les 600 000 $ payés à Grade Trois-Pistoles. Si tout va bien, la mise en marche du projet pourrait se faire à l’été 2012.
HYDRO-QUÉBEC
Rappelons que la MRC des Basques doit déposer avant le 17 novembre son projet hydroélectrique dans le cadre du Programme d'achat d'électricité provenant des petites centrales lancé cet été par Hydro-Québec. D’ici là, M. Rheault nous a fait savoir qu’un sondage sera fait auprès de la population et les résultats de ce sondage seront annexés à la demande adressée à Hydro-Québec. Il en va de même des commentaires reçus par les citoyens.
Advenant une réponse positive d’Hydro-Québec, M. Rheault nous précise que le projet ne se fera pas systématiquement. Le projet sera réévalué dans son ensemble afin de s’assurer de sa rentabilité.
L’OPPOSITION SE MANIFESTE À NOUVEAU
Pour Mikaël Rioux, le projet actuel n’a pas plus de sens que celui de 2004. « Le projet qu’on a actuellement, c’est le même qu’en 2004. Nous on pensait venir à ces soirées d’information et avoir des données actualisées, les vrais chiffres. On se base sur toutes les promesses d’argent qu’ils vont faire avec le projet, alors qu’il n’y a plus aucun investisseur qui veut faire des affaires avec eux. On est rendu avec un projet de 8 M$. On aimerait ça savoir ce qui va arriver s’il y a dépassement de coût lors de la réalisation. Qu’est-ce qui va arriver si le projet va coûter en fin de compte 9, 10 ou 11 millions $? Est-ce que ça va continuer à être rentable à ces coûts-là? La MRC met la charrue avant les boeufs dans un sens, parce qu’il pensent qu’après l’appel d’offres, ils pourront aller en consultation publique. Mais un appel d’offres publique et selon le guide du promoteur, c’est une promesse d’achat. Ce qui fait que si Hydro-Québec dit oui, c’est vous qui avez le contrat d’approvisionnement, ils se doivent de livrer la marchandise. Ce ne sera plus le temps de reculer et d’actualiser les coûts. Ils sont supposés arriver à l’appel d’offres avec des coûts actualisés. C’est comme si la MRC n’avait pas trop compris le guide du promoteur », relate-t-il.
« Depuis le début du projet, la MRC dit ne pas être assez compétente pour mener ce projet à terme seule, elle affirme que c’est pour cette raison qu’elle s’est associée à des promoteurs privés dans le passé. Là si elle est rendue seule dans le projet, c’est parce qu’il n’y a plus personne qui veut faire affaire avec elle. En plus hier (à Trois-Pistoles), à la dernière question de la soirée d’information, on a appris les plans et devis qu’on devait avoir pour 1 $, parce que le préfet des Basques André Leblond nous a toujours dit que Jean-Marc Carpentier de Grade Trois-Pistoles allait nous les remettre, il nous a dit qu’il va falloir racheter ces plans et devis pour 600 000 $. Donc Grade Trois-Pistoles, qui a fait 3,3 M$ de nos taxes pour arrêter ce projet, là il faudra que notre communauté redonne 600 000 $ pour acheter des plans et devis que tous les contribuables québécois ont dédommagés? C’est n’importe quoi, c’est une machine à imprimer de l’argent », ajoute Mikaël Rioux.
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