Les producteurs agricoles manifestent
Pour Charles Proulx, président de la Fédération de l’UPA de la Côte-du-Sud, « le gouvernement du Québec doit absolument refuser d’entériner les nouvelles dispositions agricoles de l’Accord sur le commerce intérieur (ACI), le 15 octobre prochain à Whitehorse, à l’occasion d’une rencontre des ministres provinciaux et territoriaux du Commerce. Québec avait déjà refusé de signer ces textes en 2008, les jugeant inacceptables. Or, ils n’ont pas bougé d’une virgule depuis! »
« Si cet accord est signé tel quel, c’est un véritable abandon de la spécificité des aliments produits au Québec, de la mise en marché collective et ordonnée, de la gestion de l’offre, des règles d’étiquetage et des normes de composition des aliments. Est-ce vraiment ce que nous voulons dans notre assiette? » renchérit M. Gilles Guimond, président de la Fédération de l’UPA du Bas-Saint-Laurent.
En vertu du projet, dès qu’une mesure provinciale ou fédérale entraîne un coût additionnel ou donne l’impression d’entraver ou de restreindre les occasions de commerce, toute province ou entreprise souhaitant commercialiser ses produits dans une autre province pourrait, ultimement, dorénavant se plaindre à l’ACI. Or, selon le sydicat, de telles mesures visent prioritairement à protéger les consommateurs et à leur garantir une information juste et complète sur les produits qu’ils consomment.
À titre d’exemple, une entreprise pourrait contester l’interdiction, au Québec, de retirer de la protéine du lait avant de l’embouteiller ou l’obligation d’utiliser du lait frais pour
fabriquer du yogourt. Une partie pourrait également contester l’interdiction, au Québec, d’utiliser un terme laitier (fromage, lait, crème, cheddar ou mozzarella) ou des images de vaches ou de fermes laitières pour vendre un succédané, par exemple des tranches, boissons ou desserts glacés sans lait. L’approvisionnement prioritaire des abattoirs québécois en porcs du Québec pourrait aussi être contesté en faisant valoir qu’il s’agit d’une entrave au commerce interprovincial.
Pierre Lemieux, 1er vice-président de l’UPA souligne « Les agriculteurs sont exaspérés devant l’entêtement du gouvernement. Ils se font répéter depuis une semaine les mêmes arguments, peu convaincants. »
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