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L’usine de Fraser Papers d'Edmundston recevra 23,2 M$

durée 21 octobre 2009 | 08h12
  • Edmundston - Ottawa vient d’annoncer la création d’un fonds de 1 milliard de dollars afin d’aider les producteurs de pâtes et papiers canadiens à faire face à la crise de la liqueur noire. L’usine d’Edmundston de Fraser Papers recevra 23,2 M$.

    Tous les bénéficiaires de ce programme devront toutefois réinvestir les argents obtenus dans des projets d’immobilisations voués à améliorer leurs performances environnementales et leur efficacité énergétique. Ils auront trois ans pour le faire.
    Pour déterminer leur admissibilité aux crédits, les entreprises ont dû fournir en septembre un rapport sur leur production de liqueur noire.

    Le directeur des opérations de l’Est de Fraser Papers, Jean-Pierre Benoît, a expliqué que le gouvernement fédéral a attribué 0,16 cents par litre de liqueur noire produit entre le 1er janvier et le 4 mai 2009. 

    Les entreprises admissibles peuvent investir leurs crédits dans n’importe laquelle de leur usine de pâtes et papiers au Canada.

    La compagnie Fraser Papers s’est vue accorder près de 33,1 M$. Elle consacrera quelques 23,2 M$ à ses installations d’Edmundston. Le reste sera injecté à son usine de Thurso, au Québec.

    Monsieur Benoit affirme que cette aide financière permettra à la papetière d’apporter des améliorations qui lui seront profitables à long terme. « En devenant plus efficace sur le plan énergétique, ça ne pourra qu’augmenter notre compétitivité sur le marché », a-t-il soutenu.

    Cependant, il croit qu’à court terme, cette initiative canadienne ne stoppera pas les importants dommages causés à la santé des papetières au pays par le programme des États-Unis.

    En effet, le gouvernement Obama alloue aussi sensiblement les mêmes crédits d’impôts aux papetières américaines qui produisent et utilisent la liqueur noire comme méthode énergétique alternative. Cependant, cette mesure est en vigueur depuis maintenant près de deux ans.

    « Le programme des Américains devrait prendre fin en décembre prochain. L’aide se sera alors échelonnée sur deux ans, tandis que nous, elle l’aura été sur seulement quatre mois », a mentionné Jean-Pierre Benoit.

    Autre différence notable : aux États-Unis, les papetières peuvent réinvestir l’argent obtenu comme bon leur semble.

    Ces rivales du pays de l’oncle Sam peuvent donc réduire considérablement leurs coûts de production et alléger les factures de leurs clients depuis de longs mois déjà.

    De plus, la plupart se servent des fonds pour accroître considérablement leur production et se créer des réserves. Tout ce qu’elles auront emmagasiné pourra encore être écoulé à bon prix sur le marché, plusieurs mois après qu’elles auront cessé de percevoir leurs subventions.

    Jean-Pierre Benoit soutient que le Canada est encore loin de voir la fin de la crise de la liqueur noire. D’autant plus que le gouvernement Obama serait sur le point de lancer d’autres mesures. « Nous avons entendu parler d’un nouveau programme que les États-Unis veulent mettre sur pied, dès janvier 2010, pour subventionner la production d’énergie renouvelable tirée de la biomasse forestière. Les papetières qui produisent de la liqueur noire pourraient y être éligibles », a-t-il fait savoir.
    Au Canada, 24 entreprises, représentant 38 usines, ont eu droit à des crédits provenant de l’initiative fédérale, appelée « Programme d’écologisation des industries de pâtes et papiers ».

    Les compagnies ayant droit aux crédits doivent maintenant soumettre au gouvernement leurs propositions de projets pour leurs installations. Les premiers fonds pourront être octroyés dès la fin de l’année.

    Liqueur noire

    La fameuse liqueur noire (ou rouge) est une substance qui se forme lors du processus de production de la pâte de sulfite, utilisée pour la fabrication du papier. En bref, il s’agit de résidus provenant de la cuisson des copeaux de bois.
    La liqueur est recueillie afin de servir de biocarburant. On la brûle et la vapeur qu’elle dégage sert à nouveau pour chauffer le bois qui deviendra de la pâte, de même que pour sécher le papier.

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