Rimouski - L’Association des marchands de Rimouski a reçu plusieurs appuis provenant des quatre coins de la province suite à son offensive dans le dossier des heures d’ouverture des commerces de détail le 2 janvier. Près de 400 consommateurs et commerçants ont signé la pétition en ligne sur le site www.2janvier.com. 

« Nous sommes contents de recevoir l’appui des autres régions, cela démontre que notre bataille est nécessaire. Nous savons qu’il est trop tard cette année, mais nous espérons que le ministre du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation (MDEIE), M. Clément Gignac acceptera de revenir sur la politique du 2 janvier, jour chômé non payé, pour respecter la loi des normes du travail (article 78) dans les commerces de détails dès 2011 », affirme le 1er vice-président de l’Association, Gilles Blaquière.

En plus des nombreuses signatures sur la pétition, l’Association des marchands de Rimouski a reçu un appui officiel de l’Union des municipalités du Québec dans ce dossier. De plus, les magasins d’Ameublements Tanguay et le Carrefour de Gaspé ont confirmé la leur fermeture le 2 janvier 2010 ainsi que plusieurs commerces.

Rivière-du-Loup

À Rivière-du-Loup, le conseil de ville a adopté une résolution lors de la dernière séance, le 14 décembre, visant à demander au gouvernement du Québec que la journée du 2 janvier soit considérée à nouveau comme fériée.

Pascal Gagnon, directeur général de la Chambre de commerce de la MRC de Rivière-du-Loup, rappelle pour sa part un sondage réalisé en février 2009 auprès des membres de la Chambre, duquel ressortait en majorité le fait qu'il n'y avait aucun avantage pour eux de rester ouvert lors de cette journée. Rappelons que la Chambre de commerce de la MRC de Rivière-du-Loup représente quelque 550 membres.

« Pas d'avantages au niveau monétaire et aucun avantage au niveau de la conciliation travail-famille », soutient M. Gagnon. Selon lui, c'est la presson exercée par les grandes chaînes qui font en sorte que le gouvernement n'ait pas encore bougé dans ce dossier. Il rappelle que la Chambre avait soumis ses recommandations à la Fédération des chambres de commerce du Québec l'an dernier.

Le directeur du Centre commercial Rivière-du-Loup, Alain Courturier, mentionne pour sa part que les commerçants de son établissement seront ouverts le 2 janvier. « On n'a pas le choix, on leur demande à tous d'ouvrir leurs portes. C'est stipulé dans le bail : les locataires doivent suivre les lois en vigueur en matière d'heures d'ouvertures », rappelle-t-il. Il ignore si la direction prendra des mesures contre les locataires qui décideront de demeurer fermés le 2 janvier, mais si tel était le cas, il avoue que ce serait la première fois. « On ne l'a jamais fait, ce serait une première. Mais je rappelle que nous ne sommes pas là pour jouer à la police. »

Retour sur les événements

Actuellement, seul l’Est-du-Québec s’est manifesté auprès du MDEIE. La conseillère politique du ministère, Élisabeth Prass, a répondu par écrit à la demande de l’Association des marchands de Rimouski. « Vous comprendrez que notre interprétation nous laisse croire que la situation n’est pas considérée problématique pour les autres groupes, car aucun ne nous a signalé son mécontentement. De plus, puisque le règlement a été introduit tard l’an dernier, nous voudrions suivre le dossier de nouveau cette année pour voir les réactions », a-t-elle écrit. 

Plusieurs éléments doivent être pris en considération dans ce dossier. Selon les normes du travail, les employés doivent recevoir au moins 32 heures consécutives de congé par semaine. Entre le 26 et le 31 décembre, les commerçants ne peuvent pas accorder de congé à leurs employés vu la période très intensive des Fêtes. De plus, en décembre, les commerçants augmentent leurs heures d’ouverture.

Le Québec est pénalisé

Selon le Conseil canadien du commerce de détail, le Québec compte sept jours de congés annuels dans ce domaine d’activité, incluant le 2 janvier. Si l’on compare aux autres provinces, on constate rapidement qu’il y a un grand écart : l’Ontario a neuf congés et les Maritimes détiennent entre 38 et 60 jours de congés totaux par année. En permettant l’ouverture des commerces de détail le 2 janvier, les employés du Québec se retrouvent avec seulement six journées de repos annuellement.