Rivière-du-Loup • La Ville de Rivière-du-Loup cherche à privatiser certains de ses services. Le mercredi 3 février, elle a même fait paraître en page 42 du journal Info-Dimanche un appel d’offres concernant la « fourniture de services professionnels pour l’exploitation des usines d’assainissement et de production d’eau potable ». Le but visé est simple, se dégager une marge de manœuvre financière… En d’autres mots, économiser de l’argent.

Selon le maire de Rivière-du-Loup, Michel Morin, la démarche qui survient à l’aube du renouvellement de la convention collective est louable. « Nous avons regardé nos coûts et les avons comparés à des villes qui fonctionnent avec des employés municipaux, mais aussi avec des villes qui utilisent les services du privé et nous sommes plus haut dans les deux cas… et de beaucoup », affirme le maire.

La Ville a donc lancé un appel d’offres se terminant à la fin du mois qui lui permettra de voir si des économies importantes peuvent être réalisées. Aucune décision n’a donc été prise quant à l’avenir de ces services. « L’exercice nous a néanmoins permis de réaliser que nous étions plus chers que les autres municipalités et surtout celles qui font affaires avec le privé, dont Saint-Georges-de-Beauce et Shawinigan, qui est une plus grosse ville que nous », souligne M. Morin.

Il ne cache pas que dans les comparables et les villes de plus grande population que Rivière-du-Loup, la gestion et la production d’eau potable comme le traitement des eaux usées relèvent majoritairement d’employés municipaux. Dans le cas d’une production réalisée par le privé, la Ville conserverait la mainmise sur la gestion des employés.

Le mandat de cette gestion imcomberait au gestionnaire municipal, qui viendrait ainsi superviser le travail des employés. « Il faut aussi comprendre que les normes sur la qualité de l’eau ne changent pas du public au privé, il n’y aurait donc pas de changement sur la qualité de l’eau », soutient Michel Morin.

Une alternative qui divise la population. Si l’on semble apprécier l’économie à court et moyen terme, on craint une envolée des prix à long terme. L’exemple le plus souvent cité est la hausse du prix de la cueillette des ordures.

Toutefois, selon les chiffres publiés lors de l’adoption du dernier budget municipal, les coûts reliés au traitement des eaux usées et de la production d’eau potable ont aussi augmenté.

Quant aux employés visés, le maire Morin soutient qu’il n’y aura aucun congédiement : « S’il devait y avoir transfert vers le privé, les employés sont protégés, les emplois seront maintenus » Ils devraient néanmoins être réaffectés dans d’autres secteurs des Travaux publics, ce qui n’est rien pour plaire aux parties syndicales. « Ils se retrouveront dans des postes où ils ont des qualifications, par exemple, la maintenance du réseau d’aqueduc et d’égouts », termine Michel Morin.