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Produits PBM a besoin de courant : qui va payer?

durée 12 mars 2010 | 17h58
  • Nicolas Ouellet
    Par Nicolas Ouellet

    journaliste

    Saint-Pierre–de-Lamy • L'incendie survenu à l'usine de Produits PBM à Saint-Pierre-de-Lamy jeudi dernier, qui a rasé un hangar abritant la génératrice et le système de chauffage de l'entreprise, a mis en relief une importante problématique vécue par l'entreprise, pour le moins surprenante en 2010 : le manque de courant électrique de voltage suffisant.

    En fait, c'est que l'usine fabriquant des fermes de toit et des murs préfabriqués est alimentée par du courant d'une tension normalisée de 120/240, le même type de courant qui alimente les résidences. Toutefois, ce n'est pas suffisant pour une usine de 35 000 pieds carrés qui emploie 70 personnes en haute-saison, comme celle de Produits PBM.

    Dans un monde idéal, il faudrait à PBM une ligne de courant normalisé à 347/600, communément appelée du 600 volts. 



    L'usine de Saint-Pierre-de-Lamy emploie une vingtaine d'employés en ce temps-ci de l'année. Le village compte quelque 130 résidents.
    Photo : Nicolas Ouellet


    DÉBROUILLARDISE

    Pour compenser le manque de courant, les machines de découpe  et autres sont alimentées par une génératrice industrielle, comme celle qui a brûlé mercredi soir. 


    Le hic, c'est que la ligne électrique de 600 volts la plus proche est à Saint-Cyprien, à 10,4 kilomètres de l'usine de Saint-Pierre-de-Lamy. Et que pour alimenter l'usine avec de l'électricité à ce voltage, il en coûterait aux propriétaires 658 480 $.

    Du moins, c'est ce qui émane de l'analyse de coûts demandée à Hydro-Québec en 2007 par le propriétaire de Produits PBM, Frédéric Ouellet (photo). 


    « Je ne suis pas en train de me construire un chalet aux Îles Mouk-Mouk! Je voudrais de l'électricité pour faire tourner notre usine et je veux payer mon compte d'Hydro à tous les mois. Je ne veux pas payer 658 480 $ plus taxes… » Frédéric Ouellet ne termine pas la phrase, dépité de l'ampleur du montant à payer.

    « Prelco et Lepage Millwork, parce qu'elles sont situées dans un milieu urbain, n'ont pas eu à payer un tel montant. Pourquoi nous, de notre côté, devrions-nous être désavantagés parce que nous désirons demeurer dans une municipalité rurale et faire vivre notre monde? », ajoute-t-il.

    HYDRO-QUÉBEC


    Chez Hydro-Québec, on nous confirme que c'est à l'utilisateur de payer. « Les deux principes fondamentaux des conditions de service approuvées par la Régie de l'énergie sont l'équité de services pour tous les clients du Québec et le principe d'utilisateur/payeur », confirme Réjean Savard, de la Direction régionale – Est et Nord-du-Québec d'Hydro-Québec. Il ajoute que si le client veut plus de puissance de voltage, il doit en assumer les coûts, comme tout autre utilisateur. En somme, ce n'est pas aux contribuables québécois à payer pour alimenter une usine en électricité.


    « ÇA N'A PAS DE BONS SENS » - GASTON CARON, MAIRE


    Le maire de la municipalité de Saint-Pierre-de-Lamy, Gaston Caron, s'indigne de cet état de fait. « Franchement, ça n'a pas de bon sens qu'après tous les investissements que cette entreprise a réalisés et ceux qui sont à venir, qu'il n'y ait pas d'argent pour eux. À Saint-Honoré, à côté de nous, il y a 12 millions de dollars pour une station touristique, mais il n'y aurait pas 600 000 $ de disponibles pour préserver 70 emplois dans notre usine? », s'est questionné M. Caron.


    Pour plusieurs, une usine moderne comme celle de Produits PBM ne peut se passer de courant adéquat, comme c'est le cas actuellement.
    Photo : Nicolas Ouellet


    Il a ajouté que des démarches étaient en cours depuis 3 ans dans ce dossier et que le préfet Serge Fortin a mené une importante bataille pour du financement, mais sans succès jusqu'à aujourd'hui. « Hydro invoque toujours le principe de l'utilisateur/payeur », conclut le maire.


    On nous a confirmé que des acteurs du monde socioéconomique étaient présentement en train d'étudier le dossier, tout comme le bureau du député Claude Béchard, qui a été mis au courant de la situation. Un dossier qui n'a pas fini de faire couler de l'encre. À suivre...

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