La Chambre de commerce toujours contre la construction de l’autoroute Atlantica
Atlantica est un projet économique basé sur le transport par train, par camion, par avion et par bateau, qui s’appuie sur le fait que le port d’Halifax est plus près d’une journée maritime de l’Asie. Le principal projet est la construction d’une autoroute privée entre St-Stephens au Nouveau-Brunswick et Sherbrooke au Québec en passant par le Maine.
Cette autoroute avait été annoncée par un consortium privé en 2008 au coût de 1 milliard de dollars avec une échéance prévue à l’époque en 2014. Les différents investisseurs avaient, à ce moment, dépensé près de 20 millions de dollars en études et en planification pour sa réalisation.
Le projet a été mis de côté en 2008, autant pour des raisons financières que pour la forte opposition rencontrée dans le nord du Nouveau-Brunswick, du Bas-Saint-Laurent et du Maine. Depuis ce temps, peu de développement ont eu lieu dans ce dossier par les différents promoteurs. Malgré tout, les intervenants économiques du nord du Nouveau-Brunswick sont vigilants et se demandent si la récente diminution des sorties médiatiques à propos de ce dossier n’est pas une révision de stratégie des promoteurs afin de réaliser le dossier avec le moins d’opposition possible.
Le directeur général de la Chambre de commerce de la MRC de Rivière-du-Loup, Pascal Gagnon, qui effectuait cette conférence ce matin, indique : « Le projet Atlantica fait toujours l’objet d’une vive opposition autant dans le nord du Nouveau-Brunswick qu’ici au Bas-Saint-Laurent. Les gens d’affaires rencontrés sur place se demandent quelle est la position qu’ils doivent adoptés advenant le cas ou il reviendrait sur la sellette. Selon des réponses que l’ex-député néo-brunswickois, Jeannot Volpé m’a fourni, le projet serait toujours en vigueur et que ce n’est que pour des raisons financières qu’il n’est pas encore démarré. On peut donc comprendre les inquiétudes réelles des intervenants. Si cette autoroute est construite, cela aura un impact négatif pour nos régions. »
Depuis 2005, la Chambre de commerce fait un suivi serré de ce projet et milite contre sa réalisation en collaboration avec les chambres de commerce du nord du Nouveau-Brunswick ainsi que les intervenants économiques locaux. Les interventions étaient surtout axées sur la transformation de la route 185 en autoroute 85. Cette route constitue un axe de développement stratégique pour l’Est-du-Québec, car les produits commerciaux qui transitent par la frontière entre le Québec et le Nouveau-Brunswick dépassent les 12 milliards de dollars.
En novembre 2009, lors d’une annonce ministérielle conjointe du gouvernement du Québec et du Canada pour l’annonce de la phase 2 du projet, on apprenait que celui-ci pourrait être complété d’ici 2014. Une réalisation rapide de ces travaux constitue le meilleur moyen de contrer la réalisation de l’autoroute Atlantica.
« Nous devons donc maintenant mettre l’accent sur l’intensification des échanges économiques entre les deux provinces. Les chambres de commerce du Nouveau-Brunswick, du Bas-Saint-Laurent et la Fédération des chambres de commerce du Québec ont été interpellées pour mettre sur pied des occasions permettant aux entrepreneurs de se rencontrer et de tisser des liens d’affaires. Il ne s’agit pas seulement de s’opposer à un projet, il faut proposer et intensifier nos échanges économiques. » poursuit M. Gagnon.
La Chambre de commerce soutient qu'elle va maintenir sa vigilance dans ce dossier pour s’assurer de bâtir des liens durables avec les partenaires économiques transfrontaliers.
Commentaires