Grève à Cabano : Metro GP et le syndicat loins d'une entente
Metro a déposé le 3 août dernier, une proposition de règlement. « Notre offre est très compétitive dans le marché. On est très surpris de la grève. On espérait la continuité de la discussion avec ce qu'il y avait sur la table, mais on n'a pas eu de retour du syndicat », a soutenu le directeur des ressources humaines à la division Metro GP, Charles Boilard.
Ce dernier avoue avoir été surpris qu'au lendemain des discussions avec le conciliateur nommé par le ministère du Travail, le syndicat ait déclenché la grève sans aviser l'employeur.
La dernière offre de Metro comprend notamment une hausse des taux maximums de chacune des échelles salariales variant de 6 % à 12,8 % selon les classifications, des augmentations salariales annuelles moyennes de l’ordre de 2,3 % pour la durée de la convention, soit 63 mois, l'introduction d’un régime de retraite auquel l’employeur contribue à raison de 2 % des gains annuels des salariés, l'ajout d’un congé mobile par année pour tous les employés (ce qui porte leur nombre à 11), l'amélioration des congés de maladie pour les salariés à temps plein et une majoration des primes versées aux assistants gérants.
« Par exemple, auparavant, la progression salariale avait lieu aux 1 000 heures. C'était ce que ce même syndicat avait signé avec nous il y quatre ans. Nous leur offrons aujourd'hui des progressions après 850 heures et ce chiffre passera à 650 heures à la fin de la convention », soutient M. Boilard. Avec la présente offre, la convention collective prendrait fin le 31 décembre 2015.
LE SYNDICAT
Pour Yves Lévesque, conseiller syndical à la mobilisation au Conseil central du Bas-Saint-Laurent de la CSN, l'attitude de Metro GP en est une de provocation.
« C'est un manque de respect envers la structure syndicale. Nous on ne négocie pas sur la place publique. Les points cités par Metro sont bel et bien en négociation, mais rien n'est réglé et il existe des nuances. Par exemple, quand Metro dit qu'il va contribuer au fond de pension uniquement si les employés y contribuent, il faut savoir qu'un employé qui gagne près du salaire minimum préfère mettre du beurre sur la table… c'est un manque de respect », argue-t-il.
Il ajoute que la très vive concurrence dans le marché de l'alimentation se fait souvent sur le dos des travailleurs, mais qu'à Cabano, Metro GP est en situation de monopole. « À Cabano, le marché est rentable, sinon il aurait été fermé depuis longtemps, les employés sont tannés de se faire exploiter », ajoute-t-il.
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