Lutte à l'évasion fiscale dans le domaine de la restauration
« Aucun délai ne sera accordé à ceux qui n'auront pas fait les démarches nécessaires, et les pénalités risquent d'être fort sévères pour les restaurateurs réfractaires », a soutenu aujourd'hui le ministre des Finances, Raymond Bachand, alors qu'il faisait le point sur le dossier de la lutte contre l'évasion fiscale dans le secteur de la restauration.
Module d'enregistrement des ventes
Dès demain, avant même de procéder à leur première transaction, tous les établissements de restauration devront être en règle et produire leurs factures au moyen d'un module d'enregistrement des ventes (MEV).
« Il est maintenant temps de concrétiser les efforts déployés depuis plusieurs années pour mettre un frein à l'évasion fiscale dans le secteur de la restauration. J'encourage les établissements de restauration retardataires à se conformer pour qu'ils respectent la loi : il n'est jamais trop tard pour bien faire », a déclaré le ministre.
« Puisque la majorité des restaurateurs a collaboré à la concrétisation des mesures mises en place et que la plupart d'entre eux s'y sont conformés, il est maintenant de notre devoir de prendre les moyens nécessaires pour nous assurer que tous les restaurateurs respectent leurs obligations fiscales », a précisé le ministre. Ainsi, dès demain, les inspections dans les établissements de restauration seront augmentées ─ Revenu Québec estime qu'il en réalisera 450 hebdomadairement sur le territoire du Québec ─, et les établissements qui n'auront pas encore installé de module d'enregistrement des ventes ou qui ne les auront pas encore activés se verront remettre une amende pouvant varier de 2 000 $ à 100 000 $.
« Nous nous devons d'être rigoureux à l'endroit des restaurateurs délinquants; ce n'est que justice et équité à l'égard des restaurateurs qui pratiquent honnêtement leur métier et qui se comportent en contribuables intègres », a martelé le ministre, qui a par ailleurs tenu à souligner l'apport et la collaboration de l'Association des restaurateurs du Québec, de l'Association des Hôteliers du Québec et du Conseil des chaînes de restaurants du Québec dans la mise en place des nouvelles mesures.
La mise en place des MEV marque la deuxième et dernière étape des nouvelles mesures visant à contrer l'évasion fiscale dans le secteur de la restauration, mesures annoncées dans le budget 2006. La première phase avait été amorcée le 1er septembre 2010, date à partir de laquelle les restaurateurs se sont vu imposer l'obligation de remettre une facture à leurs clients.
Revenu Québec a investi plus de 100 millions de dollars pour mettre en place ces nouvelles mesures. Il a notamment créé un programme de subvention d'un budget de 83,1 millions de dollars pour apporter une contribution financière aux restaurateurs qui acquièrent et installent des MEV ainsi que l'équipement nécessaire à leur utilisation.
Ces nouvelles mesures permettront au gouvernement de récupérer, à terme, près de 300 millions de dollars chaque année, soit plus de 2,3 milliards de dollars d'ici 2018-2019. Même si le secteur de la restauration n'est pas le seul en cause en matière d'évasion fiscale et de travail au noir, il représente à lui seul des pertes fiscales estimées à 417 millions de dollars par année.
Les ventes annuelles dans l'industrie de la restauration s'élèvent à près de 10 milliards de dollars, et on estime à environ 192 000 le nombre de personnes qui travaillent dans ce secteur. « La restauration représente un secteur important et florissant de l'économie québécoise, et il est de ma responsabilité de contribuer à y maintenir un environnement de saine concurrence », a souligné le ministre.
4 commentaires