White Birch ferme son usine de Québec
Une annonce qui survient au lendemain du rejet de son offre finale. Rappelons que mercredi soir, les quelque 550 travailleurs syndiqués de l'usine ont voté contre à 91 %.
Par voie de communiqué, le propriétaire de White Birch, Peter Brant, a déclaré : « Je suis profondément attristé que nous ayons été forcés de fermer de manière définitive l'usine de Stadacona qui avait une longue histoire. Cette décision n'a pas été prise à la légère et nous avons fait tous les efforts pour éviter ce résultat et les difficultés que cela causera à la communauté de Québec et, de manière plus importante encore, à nos précieux employés. »
M. Brant soutient que l'entreprise a déployé des efforts répétés dans le but de conserver l'usine et les emplois et il impute l'échec à la partie syndicale. « (…) Mais malheureusement, cela n'a pas été réciproque. Au cours de la dernière année, de multiples offres et tentatives faites de bonne foi pour négocier une solution viable ont été sommairement rejetées par le SCEP et ses dirigeants. »
Le président de White Birch pointe la conjoncture économique, la situation financière de l'usine et la détérioration du marché du papier journal. Des facteurs qui selon lui ont sonné le glas de l'usine de Québec.
« Le rejet par le syndicat de notre offre finale ne nous a donné d'autre choix que de fermer l'usine de manière permanente », conclut Peter Brant.
De son côté le Syndicat canadien des communications, de l’énergie et du papier (SCEP-FTQ) encaisse mal cette fermeture qui survient la veille où le syndicat devait présenter sa contre-proposition.
La Presse canadienne rapporte ainsi les propos du président de la FTQ, Michel Arsenault : « Le syndicat préparait une contre-proposition. Ce sont des voyous de la haute finance, qui n'ont aucun respect pour des gens qui ont travaillé pendant 20, 30, 35 ans. » Des propos qui rappellent ceux de la députée péquiste Agnès Maltais qui en novembre dernier avait soutenu que la papetière White Birch était dirigée par un « bandit à cravate. »
Mercredi soir, à la suite du vote, le vice-président du SCEP-FTQ, Renaud Gagné, avait déclaré que : « Les importantes concessions demandées par l’employeur auront finalement pesé lourd dans la balance, ce qui fait que les travailleurs ont rejeté les offres. » Ce dernier croit que la dernière offre a été faite dans le but de faire porter l'odieux de la fermeture par le syndicat.
Selon M. Gagné, les travailleurs auraient dû encaisser des réductions salariales de l'ordre de 25 % et la terminaison du régime de retraite, ce qui implique une perte de l’ordre de 45 % pour les travailleurs actifs de plus de 55 ans et de 65 % pour les moins de 55 ans. Pour les retraités, la terminaison du régime dans le contexte actuel entraînerait la diminution de près de 40 % de leur rente.
Le vice-président du SCEP-FTQ a confirmé à La Presse canadienne que leurs conseillers juridiques seront saisis du dossier et que le syndicat pourrait demander l'intervention du premier ministre Jean Charest.
Une façon de procéder de partie patronale qui n'est en rien pour rassurer les travailleurs de l'usine F.F. Soucy de Rivière-du-Loup et de Masson à Gatineau.
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