Budget: pas de nouvelle taxe, pas de nouvel impôt, pas de surprise
Il a ajouté que la croissance économique se poursuivra en 2012 à un rythme comparable à celui de 2011, pour ensuite s'accélérer en 2013. Les dépenses des ménages et les investissements des entreprises continueront de soutenir la demande intérieure, alors que le contexte économique international favorisera davantage les exportations.
Ainsi, après avoir progressé de 1,6 % en 2011, l'économie du Québec devrait connaître une croissance de 1,5 % en 2012 et de 1,9 % en 2013. Cette croissance devrait contribuer à maintenir le taux de chômage à environ 8 %, ce qui se compare avantageusement au niveau historique.
La dette de la province s'établit maintenant à 192 milliards $, une hausse de 8 milliards. Le déficit sera de l'ordre de 1,5 milliards pour la prochaine année. Québec entend toujours atteindre le déficit zéro lors du prochain budget.
Un déficit moindre, pour une troisième année
« Le déficit de l'exercice 2011-2012 s'établira à 3,3 milliards de dollars, incluant une provision pour éventualités de 300 millions de dollars et un versement de près de 850 millions de dollars au Fonds des générations. Le déficit sera donc inférieur de 500 millions de dollars à la prévision établie il y a un an », a annoncé le ministre.
Il a précisé que c'était la troisième année que le déficit était moindre que prévu. « En outre, lorsque nous atteindrons l'équilibre budgétaire à partir de 2013-2014, nous consacrerons de plus en plus d'argent au Fonds des générations pour rembourser la dette : 1 milliard en 2013-2014, 1,6 milliard l'année suivante, jusqu'à 2,5 milliards en 2016-2017 », a-t-il souligné.
Il a indiqué que le présent budget contenait des mesures pour permettre au Québec :
• de tirer le plein potentiel de la main-d'œuvre québécoise, qu'elle soit expérimentée, jeune ou immigrante;
• de valoriser nos ressources naturelles et de déployer le Plan Nord, par exemple par la prise de participation dans certains projets;
• de favoriser l'essor des entreprises d'ici en mettant à leur disposition des capitaux totalisant 1,3 milliard de dollars;
• de mettre l'économie au service de nos valeurs, notamment en permettant à nos aînés de vieillir dans leur milieu et en construisant de nouveaux logements sociaux;
• de mettre en place un deuxième plan d'action sur les changements climatiques.
« Ce budget nous invite à bâtir sur nos forces et à mettre en place les outils de notre enrichissement et du maintien de notre qualité de vie. Nous laisserons ainsi à nos enfants une économie forte, capable de soutenir à long terme un niveau de bien-être enviable », a conclu le ministre.
Pas de surprise
Sans surprise, le budget Bachand maintient notamment la hausse des frais de scolarité de 1 625 $ sur cinq ans, tel qu'annoncé et ce, malgré les nombreuses manifestations et revendications des étudiants au cours des derniers jours. La décision est « irrévocable », a lancé Raymond Bachand à la suite du dépôt du budget.
Union des consommateurs
Commentant le budget Bachand, l'Union des consommateurs aurait espéré un virage sur le principe de l'utilisateur-payeur et plus d'audace pour augmenter les revenus de l'État.
L'Union des consommateurs rappelle que le gouvernement va continuer de puiser un peu plus profondément dans la poche des ménages, surtout ceux de la classe moyenne, avec les hausses de taxes, des droits de scolarité, de l'inique taxe santé et, à compter de 2014, des tarifs d'électricité.
« Le ministre Bachand n'a pas cru bon, malheureusement, explorer de nouvelles avenues : nouveaux paliers d'impôt pour les plus riches, taxation des services financiers, modulation de la taxe de vente en fonction des caractéristiques des produits (biens de luxe, biens nuisibles à l'environnement), contrôle des coûts du médicament, notamment par la fin des privilèges injustifiés à l'industrie pharmaceutique, ... Rien de cela n'est fait », a laissé entendre l'organisme.
En matière de littératie financière, l'Union des consommateurs juge que les fonds alloués dans le budget sont minimes et surtout, s'inquiète de constater qu'une des plus importantes initiatives d'éducation des jeunes en finances personnelles sera pilotée par un centre de recherche universitaire, CIRANO, avec un financement provenant largement du secteur privé. Un tel projet devrait plutôt être confié à des organismes communautaires qui ont fait leurs preuves sur le terrain en éducation financière et qui n'ont pas d'intérêt commerciaux.
Un revenu disponible plus élevé, selon Raymond Bachand
« Une analyse de l'évolution du revenu des Québécois depuis dix ans montre que ceux-ci se sont enrichis depuis 2003, et que leur revenu personnel s'est amélioré grâce à la bonne tenue de l'économie. Par ailleurs, en tenant compte de toutes les modifications apportées depuis 2003 aux régimes fiscaux, aux taxes et au tarif de garde, les ménages québécois se retrouvent en 2012 avec plus d'argent dans leurs poches », a déclaré le ministre Bachand.
Il a illustré qu'un couple ayant deux enfants et deux revenus de travail avait vu son revenu disponible augmenter de 5 406 $, ou de 13,9 %, pour un revenu total de 50 000 $, et de 4 275 $, ou de 6,5 %, pour un revenu total de 100 000 $. Une famille monoparentale ayant deux enfants aura quant à elle vu son revenu disponible augmenter de 7 694 $, ou de 27,3 %, pour un revenu de 30 000 $.
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