Michel Lagacé réplique au ministre Gignac
Si ces mesures sont adoptées, les régions Bas-Saint-Laurent et Gaspésie seront amputées de 25 %, soit de 3 M$ au moins d’une enveloppe globale de 12 M$.
Michel Lagacé n’est pas le seul à s’insurger. Le président du Syndicat des producteurs forestiers du Bas-Saint-Laurent, Daniel Boucher, et Bernard Ouellet, directeur général de Les Industries Massé et D’Amour de Saint-Hubert, emboitent eux aussi le pas et disent s’inquiéter très sérieusement des effets qu’auront les coupures dans ce programme.
Le ministre Gignac déclarait la semaine dernière en chambre hier que le programme de création d’emplois en forêt souffrait d’une répartition interrégionale inéquitable en la comparant à la quantité de bois de récoltée. Michel Lagacé rétorque qu’il n’y a aucun lien entre les mètres cubes de bois récoltés dans une région et les besoins d’aménagement de la forêt. « La façon de récolter, le type de peuplements en place, les objectifs d’aménagement sont tous des critères qui entrent en ligne de compte lorsqu’on parle d’investissements sylvicoles. »
Le ministre indiquait qu’il n’est pas normal, quand on regarde le ratio aux mètres cubes récoltés, que la Gaspésie reçoive quatre fois plus que la Mauricie. À ses yeux, le taux de chômage moins élevé que par le passé justifierait le retrait progressif du gouvernement de ce programme, ce qui fait réagir vivement le président de la CRÉ Bas-Saint-Laurent.
« Il y a des choses qu’on ne comprend pas. On parle de modulation d’un territoire à l’autre. Or, le ministre devrait être capable de faire la différence entre le taux de chômage d’une région et celui des villages agroforestiers d’où provient la majorité des travailleurs sylvicoles et où toute coupure budgétaire en forêt pourrait se faire sentir très fortement. Dans les grands discours politiques, on parle d’occupation dynamique du territoire mais les crédits aux régions ressources se terminent en décembre 2012. C’est paradoxal! »
M. Lagacé tient à rappeler que ce programme porte mal son nom. « Ce n’est pas seulement un programme de création d’emplois, c’est un programme d’investissement qui répond aux besoins d’aménagement de la forêt privée de la région et qui est essentiel au maintien de l’activité économique. Plusieurs municipalités agro-forestières de la région dépendent de la forêt mais le ministre ne le comprend tout simplement pas et de toute façon, c’est le conseil du Trésor qui dicte la marche à suivre aux ministères. »
Michel Lagacé est également extrêmement inquiet pour le programme de mise en valeur des ressources du milieu forestier, volet II, qui n’est toujours pas annoncé. « Ce programme bénéficie principalement aux entreprises de travaux sylvicoles, aux entreprises récréotouristique et aux milieux municipaux de la région, en leur permettant de réaliser des aménagements en forêt. Le programme existe depuis plus de 15 ans, l’été est à nos portes, et nous ne savons toujours pas si nous aurons ces budgets cette année, c’est inacceptable. »
Il n’est pas sans rappeler pour conclure que la forêt constitue le secteur primaire le plus important en région.
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