«Bombardier doit respecter sa signature»
La Pocatière – Pour le président du Syndicat, Mario Lévesque, « Bombardier doit respecter sa signature » et confier aux travailleurs de l’usine de La Pocatière des productions qui sont actuellement sous-traitées. Résultat : des centaines d’emplois en moins pour la région.
Dimanche dernier, monsieur Lévesque et la présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent de la CSN, Nancy Legendre, ont remis des tracts aux automobilistes, à La Pocatière, pour informer la population et dénoncer l’attitude de l’employeur. Outre La Pocatière, des tracts ont aussi été distribués à Montmagny, Saint-Pacôme, Saint-Pascal et Rivière-du-Loup.
Bombardier doit « respecter la signature apposée lors du dernier règlement de grief, en février 2010, au lieu de se cacher derrière la loi Buy America », clame le président.
Cette entente impliquant Bombardier et ses travailleurs de La Pocatière, affirme Mario Lévesque, stipule que « la fabrication des pièces primaires, des sous-ensembles mineurs et majeurs, ainsi que la fabrication des caissons en acier inoxydable des voitures du métro » doit se faire à La Pocatière. « On a commencé le contrat de Montréal et ces pièces arrivent de l’extérieur [principalement de Mississauga, Ontario, et dans une moindre proportion du Mexique] », déplore le porte-parole.
Le syndicat a émis une ordonnance de sauvegarde, le 16 mars dernier, « pour forcer l’employeur à respecter sa signature. » Celle-ci a été plaidée le mardi 12 juin devant un arbitre de grief. La décision sera rendue ultérieurement.
Emplois en moins
« Lorsqu’en 2006, la région a marché pour obtenir le contrat du Métro de Montréal, on nous promettait 775 emplois », enchaîne monsieur Lévesque. Or, dans les conditions actuelles, il estime à 200, tout au plus, le nombre d’employés nécessaires dans l’usine pocatoise pour sa réalisation. « C’est désolant », lance-t-il.
Mario Lévesque s’interroge sur le silence du gouvernement du Québec dans ce dossier. Des dirigeants de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN), à laquelle le syndicat est affilié, disent avoir tenté sans succès de s’entretenir avec le ministre des Transports, Pierre Moreau. « Pourtant, soutient le syndicat, Bombardier a obtenu le contrat des voitures du métro de Montréal parce qu’elle avait convenu avec le gouvernement du Québec de les fabriquer précisément à La Pocatière. » Monsieur Lévesque croit que si l’ancien député Claude Béchard était là, il interviendrait auprès de Bombardier.
Ce qui fâche Mario Lévesque, c’est que Bombardier refuse d’investir 1,3 – 1,4 million de dollars en équipement pour un contrat de 1,3 milliard $. « Comment peux-tu soumissionner à l’avenir si tu n’as pas de machinerie? », se demande le président du Syndicat.
Avenir incertain
La semaine dernière, Bombardier Transport a annoncé la signature d’un contrat d’une valeur de 623 M$ avec la ville de New York pour la fabrication de 300 voitures de métro confiée à l’usine de Plattsburgh. Les dix prototypes qui seront faits à La Pocatière donneront du travail à une cinquantaine de personnes pour un an, à La Pocatière, estime Mario Lévesque. Rien pour atténuer ses appréhensions quant à la survie à long terme de l’usine qui compte présentement 350 employés.
Présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent de la CSN, Nancy Legendre affirme que l’avenir de l’usine est en jeu. « Bombardier doit revenir sur sa décision de confier de multiples travaux à la sous-traitance », insiste-t-elle. Pour madame Legendre, « une lettre d’entente existe, elle a été signée par les deux parties et doit être respectée parce qu’il en va de l’avenir de toute la région. »
Collaboration : Maurice Gagnon, www.leplacoteux.com
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