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Déceptions et inquiétudes pour les travaux sylvicoles

durée 22 février 2013 | 21h24
  • Rivière-du-Loup - À l'aube du nouveau régime forestier, Claude Dupuis, président de la Fédération québécoise des coopératives forestières (FQCF), manifeste la profonde déception des coopératives forestières concernant la coupure annoncée du budget pour réaliser les travaux sylvicoles en 2013.

    La FQCF comprend la crise des finances publiques et les choix difficilesque cela impose au gouvernement, mais les coopératives sont inquiètes des priorités qui ont été retenues. En récupérant l'entière responsabilité des travaux sylvicoles le 1er avril 2013, le MRN devait aussi assumer son financement. Finalement, des 200 millions de dollars disponibles au budget, seulement 136 millions serviront à payer les traitements sylvicoles non commerciaux, soit la préparation de terrain, le reboisement et l'éducation des jeunes peuplements. Il n'est pas acceptable d'évoquer le retrait des industriels forestiers du financement parce que cela est planifié de longue date et le MRN encaissera des redevances plus élevées parce que l'industrie n'a plus de responsabilités sylvicoles.

    En plus, les entreprises et les travailleurs vivront une insécurité supplémentaire liée au fait que 10 % du budget disponible sera maintenant offert sur le libre marché plutôt que confié par entente. On ne peut pas dire que c'est un bon départ pour le nouveau régime.
    La diminution arrive au même moment que la réforme du programme d'assurance-emploi qui conduit certaines  coopératives à réduire les effectifs afin de s'assurer que ceux qui travaillent puissent se qualifier pendant toute l'intersaison.

    Pertes d'emploi, d'expertise et de possibilité forestière


    La coupure et la réforme de l'assurance-emploi feraient en sorte que plusieurs travailleurs expérimentés ne pourront pas être rappelés au travail. Ce sont des ouvriers spécialisés qui maîtrisent des instructions de travail complexes et qui travaillent avec beaucoup d'intensité. Ces travailleurs entraînés sont très précieux et ils sont difficiles à remplacer. Dans les coopératives forestières, ces travailleurs sont généralement issus directement de la communauté et ils contribuent, avec leur famille, à l'occupation dynamique du territoire.

    La diminution du volume de travail réalisé affectera aussi à la baisse de la possibilité forestière. « Alors que les marchés du bois se raffermissent, le Québec subit une baisse constante de sa superficie forestière productive sous l'effet de contraintes qui s'additionnent. Il ne faut pas en plus diminuer l'investissement, sinon nous devrons nous contenter de rendements forestiers de plus en plus anémiques qui hypothèquent l'avenir de tous les Québécois. »

    Des solutions, ça presse…

    Le gouvernement fédéral supportait l'année dernière l'effort sylvicole et il a annoncé son retrait cette année. Alors qu'une partie du problème actuel provient de la réforme de l'assurance-emploi, il serait utile et nécessaire d'obtenir une reconduction de son soutien financier pour atténuer l'impact de la réduction du budget.

    Les coopératives souhaitent également que le MRN revoit sa répartition du budget disponible. Elles veulent que le budget attribué au libre marché soit limité au minimum pour expérimenter le système. Plutôt que de puiser dans le budget de réalisation pour confier un mandat à une société d'État pour administrer le libre marché, les coopératives forestières préféreraient que le Bureau de mise en marché des bois, qui détient la structure nécessaire, devienne responsable des appels d'offres. Enfin, la FQCF souhaite que le budget de 5 millions de dollars prévus pour la récupération de bois soit réinjecté immédiatement pour réaliser des travaux sylvicoles. Si des problèmes surviennent et qu'il faille faciliter la récupération de bois en perdition, c'est le fonds consolidé du Québec qui doit l'assumer.

    Les coopératives forestières espéraient que l'avènement du nouveau régime forestier permettrait enfin de passer à une foresterie stimulante qui crée de la richesse en forêt. « Il faut sortir du mélodrame budgétaire qui survient chaque printemps. Le financement stable de la sylviculture est nécessaire, tant pour sécuriser ses artisans qui gagnent leur vie en forêt que pour atteindre les ambitieux objectifs de production que nous devons atteindre. Si le Québec n'a pas les moyens de faire produire son joyau qu'est son territoire forestier, dépêchons-nous de trouver d'autres partenaires investisseurs. »

    La Fédération québécoise des coopératives forestières (FQCF) regroupe et représente les coopératives forestières de travailleurs, les coopératives de travailleurs actionnaires et les coopératives de solidarité actives dans le milieu forestier, dans toutes les régions du Québec. Ses 40 coopératives membres donnent du travail à plus de 3 000 personnes et génèrent un chiffre d'affaires annuel de plus de 225 millions $.



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