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Entrevue avec Carl Deschênes, d'Électronique Mercier

durée 19 mars 2013 | 09h07
  • Rivière-du-Loup - Publié dans le feuillet économique du mois de mars 2013 du CLD de la région de Rivière-du-Loup, voici une entrevue avec le propriétaire d'Électronique Mercier : Carl Deschênes.

    Quel a été l’élément déclencheur qui vous a amené à devenir entrepreneur?

    Mes parents ont possédé, pendant plusieurs années, une entreprise dans le Kamouraska et, dès mon jeune âge, j’ai été initié au domaine de l’entrepreneuriat. J’ai d’ailleurs démarré ma première entreprise dès l’âge de 16 ans. J’ai emprunté un montant de 5 000 $, endossé par ma mère, pour acheter une discomobile. Je me suis promené sur le territoire pour faire tourner de la musique pendant les noces, les partys de famille, les carnavals, et ce, jusqu’en 2003. J’ai arrêté un an après l’acquisition de l’entreprise Électronique Mercier.

    Pourquoi avoir acquis Électronique Mercier? Pourquoi pas une autre entreprise?

    Ayant déjà fait des stages d’été chez Électronique Mercier et possédant une formation en électronique, je visais une entreprise dans laquelle je pourrais m’épanouir. De plus, celle-ci possédait une excellente réputation d’affaires bâtie depuis plus d’une trentaine d’années. C’était en quelque sorte le joyau de l’industrie qui occupait une place de choix dans ce marché spécialisé. Je désirais, avant tout, acquérir une excellente entreprise qui avait une longueur d’avance sur la concurrence. Dès le moment où j’ai senti que Monsieur Mercier était prêt à vendre, j’ai foncé...

    Quelles ont été les conditions gagnantes qui vous ont permis de réaliser avec succès ce projet de transfert?


    Plusieurs conditions doivent être réunies pour passer au travers d’un projet de relève. Selon moi, deux conditions essentielles à la réussite ont été présentes dès le départ. Tout d’abord, l’entière collaboration du cédant, Monsieur Mercier. On parlait de très gros chiffres pour un jeune de 25 ans! Monsieur Mercier devait s’assurer du sérieux de la démarche et de la capacité que j’avais à mener à terme le montage financier de ce projet de transfert. Il ne faut pas oublier que d’autres avaient essayé, et ce, sans succès! Également, le fait que l’entreprise jouissait d’une très bonne situation financière n’a vraiment pas nuit. J’ai tout de même travaillé très fort pour arriver à convaincre les créanciers à devenir mes partenaires d’affaires.

    Pour réaliser ce projet de relève d’entreprise, avez-vous eu à faire des sacrifices personnels et familiaux importants?

    Mets-en! On ne se rend pas toujours compte, sur le moment, de ce que l’on a fait comme sacrifice. Avec le temps, on se dit ça n’avait pas de bon sens. Mais c’était ce qu’il fallait faire pour assurer le succès de ce projet. En 2003, nous avons vendu la maison, l’auto neuve et la moto pour constituer la mise de fonds nécessaire à l’achat de l’entreprise. Avec deux jeunes enfants (2 ans et un nouveau-né), nous sommes allés demeurer dans le loyer situé au dessus du commerce. D’ailleurs, nous habitons encore ce loyer 10 ans plus tard! Par la suite, le nombre d’heures investies, ont fait que j’étais beaucoup moins présent auprès des miens. On était conscient que c’était le prix à payer pour réussir. Mais, bien honnêtement, c’était probablement très cher payé!

    On dit que les 100 premiers jours suivant un transfert d’entreprise sont importants pour, entre autres, mettre en place la crédibilité du nouveau propriétaire, faire connaître la nouvelle vision auprès du personnel en place, etc. De votre côté, comment cela s'est-il passé?

    Cette étape-là a été une autre expérience entrepreneuriale fort enrichissante. Même si tu es déjà un employé de l’entreprise, lorsque tu deviens LE PATRON, les choses changent. À chaque jour, chaque geste, chaque décision sont observés et sujets à la critique. Déjà, avant l’acquisition de l’entreprise, des rencontres avaient eu lieu avec les employés pour annoncer ma venue comme nouveau propriétaire. Suite à l’achat, quelques employés ont quitté et j’ai dû remanier quelque peu l’organisation du travail. Le côté gestion des relations humaines a été et demeurera un défi constant. Après ces dix premières années de relève, je suis tout de même très fier de ce qui a été fait. L’entreprise compte actuellement 10 employés, soit 4 de plus qu’en 2003.

    Avez-vous eu à vous entourer de ressources professionnelles externes pour mener à bien votre projet d’acquisition? Selon vous, est-ce nécessaire pour assurer le succès d’un projet de relève?


    Outre le support reçu d’organismes locaux, j’ai dû faire affaires avec des ressources spécialisées pour, entre autres, faire évaluer les actifs de l’entreprise. Étant dans le domaine des technologies des communications, certains doutes pouvaient s’installer sur le potentiel de développement du secteur. Rappelons-nous à l’époque les difficultés financières vécues par la canadienne Nortel. Je devais, au minimum, démontrer que cette entreprise possédait de la valeur pour obtenir de l’aide financière. Aujourd’hui, je fais partie d’un regroupement de chefs d’entreprise. Ces rencontres me permettent d’échanger avec d’autres entrepreneurs et de sortir d’une certaine forme d’isolement. C’est profitable à tous les niveaux.

    Si on vous permettait un instant de reculer dans le temps, feriez-vous la même chose et pourquoi?

    Après réflexion, je suis vraiment indécis entre un oui ou un non. Quand je pense aux longues nuits blanches à réfléchir pour trouver des solutions à des problèmes, à la complexité d’avoir une vision claire quant à l’avenir de l’entreprise, aux difficultés liées au recrutement et à la rétention de personnes compétentes, aux nombreuses années à devoir négliger ma conjointe et mes enfants pour assurer la pérennité de l’entreprise, au stress engendré par la prise de nombreuses décisions d’affaires, à la pression engendrée par l’accélération du changement, pour tout cela, je pencherais du côté du non.

    Mais, pour tout le reste, oui je recommencerais, car c’est extrêmement enrichissant et valorisant d’être entrepreneur. Le sentiment d’avoir mené, avec mon équipe, à bien ce projet de relève, pèse encore beaucoup plus dans la balance. Si c’était à refaire, je serais encore présent et je dirais oui...

    Source : CLD de la région de Rivière-du-Loup



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