Emballage et Distribution D’Amours met la clé dans la porte
Pourtant, les commandes sont là. L’entreprise fournit pas moins de 28 épiceries au Bas-Saint-Laurent et compte entre 6 et 8 employés selon les saisons. Les profits sont même au rendez-vous. Alors, pourquoi fermer? « À cause d’une nouvelle norme d’emballage qui touche sept Métro/GP. Ça nécessite la transformation complète de l’usine. Au bas mot, on parle d’un investissement minimum de 1 M$ à 1,5 M$ et ce n’est pas économiquement viable », laisse tomber avec dépit France Charest.
Une décision qu’elle présente comme irrévocable. C’est le système d’emballage utilisé par l’entreprise de Mme Charest et de M. Lévesque, un système mécanique plutôt qu’électronique, qui est pointé du doigt. Dorénavant, ce que Jardins Mérite - une division de Métro Richelieu - exige, c’est que tous les contenants de pommes soient similaires.
« Mais ça entraine énormément de pommes rejets. Ce que nous faisons, c’est des mélanges, de la petite, moyenne et grosse pour obtenir, d’un contenant à l’autre, le même poids. Tout se fait à la main. Mais eux, ils veulent des pommes de grosseurs similaires. Et c’est une machine qui fait ça. L’investissement est juste trop gros pour nous autres », précise Mme Charest.
Cette dernière souligne que le local de l’usine ne peut pas accueillir ce type d’équipement et qu’il n’y a pas, actuellement, de locaux adéquats de disponibles à Trois-Pistoles. « Nous sommes perçus comme une façon artisanale de fonctionner et ça, ils n’en veulent plus. »
La fréquence des livraisons de caisses de pommes pose aussi problème. « Depuis 15 ans, il y a deux livraisons par semaine dans l’est et deux autres dans l’ouest. Mais certains gérants des fruits et légumes de Métro/GP ne peuvent plus gérer ça alors qu’ailleurs ça ne semble pas créer de problème. J’en ai deux qui préfère faire venir leurs pommes de Québec », laisse tomber France Charest.
C’est donc la fin d’un rêve qui se termine en queue de poisson. « On avait beaucoup de pression. Nous ne possédons pas notre verger, donc en plus il fallait trouver la pomme. Mais ça allait bien, même les institutions financières nous ont félicités. Ça nous fait de la peine, c’est bien certain », souligne Mme Charest.
Sans parler d’une guerre des pommes, cette dernière ne cache pas qu’elle a l’impression que quelqu’un souhaite pousser sa pomme au Bas-Saint-Laurent et qu’il a manifestement trouvé quel levier activer. « C’est une façon de nous pousser dehors, c’est bien certain, mais nous quittons la tête haute », conclut l’entrepreneure.
LIQUIDATION
Ainsi tout l’équipement de l’entreprise doit être liquidé. Paniers, sacs, trieuse, chariot élévateur et camions sont disponibles à la vente. Les gens intéressés peuvent s’informer en communiquant au 418 851-4204 auprès de France Charest et Rémi Lévesque.
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