La passion de Madame Bis
Rivière-du-Loup – Derrière le comptoir d’une petite boulangerie érigée au 48-B, rue Fraser, on ne peut que remarquer une dame passionnée. L’étincelle de passion brille dans ses yeux pendant qu’elle s’affaire à cuisiner pour ceux qui s’arrêtent en chemin. Celle que la plupart des habitués appellent Madame Bis veille au grain depuis bientôt 10 ans.
Bis la Boulange fêtera ses 10 années d’existence le 1er août. Sa propriétaire, Marie-Anne Rainville, possède un parcours tout sauf typique. Après des études en sexologie à l’UQAM, elle a pris la direction du journalisme à la pige et des communications. Elle a travaillé 25 ans dans ce domaine, entre autres pour l’Union des producteurs agricoles et à la Solidarité rurale du Québec.
« Travailler en communication m’a permis de côtoyer des artisans. J’ai appris la boulangerie par moi-même, en compagnonnage à Trois Rivières » a-t-elle expliqué. Elle a confié que ce même été, elle a lu 65 livres sur le sujet. Ce fut la naissance d’une véritable passion. En 2003, Madame Bis ouvrait sa boulangerie dans la côte Saint-Jacques. Bis la Boulange est dans son local actuel depuis bientôt huit ans.
En plus d’alimenter quotidiennement Rivière-du-Loup en produits maison variés, Marie-Anne Rainville possède une chronique à l’émission Radiorama, diffusée à la Première Chaîne de Radio-Canada le lundi à 21 h 30. Elle pose son regard de boulangère sur le monde qui l’entoure et traite de différents sujets qui ont de l’importance à ses yeux.
Selon la boulangère, les métiers de bouche ne sont pas valorisés et se perdent avec les années. Il ne faut pas compter les heures travaillées. « C’est un métier de création qui est avant tout humain, on fait partie de la vie quotidienne des gens. Être boulangère est très valorisant. C’est rare, un métier où l’on se fait complimenter à chaque jour. »
Installée depuis bientôt une décennie sur la rue Fraser, elle participe aux événements quotidiens de la vie de ses clients et les y accompagnent. « Lorsque c’est la fête de quelqu’un au bureau, par exemple, une petite attention de la boulangerie, ça passe toujours bien. Ça remonte le moral. » affirme-t-elle.
Élodie Fortin travaille à Bis la Boulange depuis environ six ans. Elle a l’impression que les gens sont à la recherche de plus de contacts humains lors de leurs achats. « Ils ne passent pas seulement à une caisse, dans les petits commerces locaux. Ils sont servis par quelqu’un qui veut leur parler et qui souvent les connait. »
Madame Bis a constaté la conscientisation croissante des gens vis-à-vis de leur alimentation au fil des années. Elle a remarqué que plus le temps avance, plus les gens ont des demandes singulières en raison d’allergies variées. Même si la population affirme faire attention à sa consommation de produits gras et salés, sa clientèle ne change pas. « C’est la preuve que la gourmandise est un péché répandu » plaisante-t-elle. Selon Marie-Anne Rainville, le rapport générationnel à la cuisine a changé. « Maintenant, il s’agit plus d’une activité de loisir que d’une nécessité » souligne-t-elle.
« La Boulange », c’est le travail quotidien d’un boulanger. D’où vient le « Bis » ? « C’est ma deuxième vie, après les communications. C’est aussi la couleur du pain cuit », explique Madame Bis. Sa production quotidienne représente une quinzaine de sortes de pains en plus des viennoiseries et autres gâteries que l’on peut y retrouver.
« Pour travailler ici, il faut aimer manger et être passionné. C’est essentiel de comprendre l’importance d’offrir des produits de qualité. La boulangerie, c’est un peu comme une deuxième famille », conclut Élodie Fortin.
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de sa chronique sur la 1 ère chaîne.