Encadrement du prix des livres: une bonne nouvelle pour plusieurs
Rivière-du-Loup - Dès la prochaine rentrée parlementaire, le ministre québécois de la Culture et des Communications, Maka Kotto, entend déposer un projet de loi afin d'encadrer le prix des livres neufs au Québec. Réclamée à grands cris depuis plusieurs années par tous les intervenants de la chaine du livre au Québec, cette annonce a été saluée et accueillie avec satisfaction par plusieurs, dont Marcel Godbout, propriétaire de la Librairie JA Boucher, de Rivière-du-Loup.
Québec veut donc intervenir en limitant notamment les rabais offerts sur les livres imprimés et numériques à 10 % durant les 9 premiers mois. Depuis quelques années, les librairies indépendantes souffrent de la concurrence des magasins à grandes surface qui vendent les best-sellers à des prix beaucoup moins élevés, grâce à leur volume d'achat.
Récemment, l'auteur québécois Michel Tremblay a jeté un pavé dans la mare des grandes chaines en refusant qu'on annule le délai de carence, soit le délai généralement accordé, qui varie de deux à huit semaines, aux librairies avant que les grandes surfaces puissent vendre les ouvrages. Récemment, le géant Costco demandait à l'éditeur de Tremblay d'annuler le délai de carence pour son plus récent roman « Les clefs du Paradise », 7e tome de La diaspora des Desrosiers. Michel Tremblay a refusé et Costco a décidé d'annuler sa commande de 6 000 volumes.
RIVIÈRE-DU-LOUP
À Rivière-du-Loup, la situation n'est pas différente d'ailleurs au Québec, même si la concurrence est un peu moindre en raison du nombre de magasins à grande surface sur notre territoire. Pour Marcel Godbout, propriétaire de la Librairie JA Boucher, cette annonce du gouvernement est une bonne nouvelle.
« C'est un début, et c'est ce qui était réclamé par tous les intervenants. Si ça devient force de loi, ça me satisfait. Ça fonctionne de cette façon en Europe depuis quelque 30 ans », indique le libraire.
« Beaucoup de gens pensaient que c'était un caprice des libraires indépendants. Mais toute la chaine a embarqué dans le mouvement, que ce soit les distributeurs, les auteurs ou les éditeurs. C'est la première fois que tous sont d'accord. C'est aussi une question de survie. Les grandes surface offrent environ 200 nouveautés par année. Tandis que les librairies indépendantes, selon la loi 51, doivent offrir en tout temps un minimum de 6 000 titres. Par exemple durant les Fêtes, j'ai en magasin entre 15 000 et 18 000 titres », explique M. Godbout.
LIVRES NUMÉRIQUES
Le projet loi qu'entend déposer Maka Kotto toucherait aussi le livre numérique. À ce sujet, Marcel Godbout n'est pas inquiet, du moins à court terme.
« Les ventes de livres numériques au Québec représentent entre 2 et 4 %, contrairement à ce qui se passe ailleurs en Amérique ou en Europe. Et les Librairies indépendantes du Québec, coopérative formée en 2007, offre sur deux sites web (www.ruedeslibraires.com et www.livresquebecois.com) des versions numériques des ouvrages distribués et édités par les plus grandes maison d'édition du Québec. « Les gens ont seulement à s'inscrire et peuvent acheter le livre en ligne très facilement », ajoute M. Godbout.
Une façon de plus, selon lui, pour que les livres soient accessibles par le plus grand nombre, et surtout, qui permet aux librairies indépendantes comme la Librairie JA Boucher, de ne pas perdre des revenus qui autrement, finiraient dans les poches des grandes chaines de ce monde.
1 commentaires