«Le loup de Wall Street»: bienvenue dans la jungle
Rivière-du-Loup – Qui dit Wall Street, dit véritable jungle. Une jungle remplie de gens ambitieux voulant, évidemment, s’enrichir et faire la belle vie. Tel est le cas du plus récent film du réalisateur Martin Scorsese, « Le Loup de Wall Street » (The Wolf of Wall Street), qui offre un portrait à la fois loufoque et cinglant de la réalité de ce monde où l’argent est roi.
En trois heures, le cinéaste dresse le récit véridique de Jordan Belfort, courtier en bourse (stockbroker) qui a passé plusieurs mois en prison pour arnaque, dévoilant ainsi qu’argent et corruption allaient de pair sur Wall Street.
Évidemment, comme bien des biographies du genre portées à l’écran, on passe des débuts modestes du personnage lors des années 80 (et je parle ici de véritable « personnage », car autant le Jordan incarné par l’acteur Leonardo DiCaprio que l’homme dont on fait le récit semblent être plus grands que nature) jusqu’à l’apogée de cet individu qui a été l’une des figures de proue de Wall Street.
Bande annonce
Le film commence donc de façon aussi particulière que le reste du film, soit avec une bande de jeunes courtiers qui lancent des nains sur une cible. Bref, du Scorsese tout craché qui ne se défile pas devant personne.
Le reste du film met en relief les exploits et les excès de ce jeune requin de la finance. Argent, drogue et sexe. Voilà trois thèmes au centre de ce long métrage qui façonnent la vie de Jordan, interprété de main de maître par un DiCaprio en pleine possession de ses moyens.
Il faut avouer que la collaboration de l’acteur avec Martin Scorsese, sa cinquième après "Gangs of New York", "The Aviator", "The Departed" et "Shutter Island", déçoit rarement. Scorsese a une fois de plus su tirer le meilleur de l’un de ses acteurs fétiches qui a bien mérité le trophée qu’il a reçu lors des derniers Golden Globes et qui lui permettra sans doute de se frayer un chemin dans la catégorie du « Meilleur acteur » lors de la prochaine cérémonie des Oscars.
Passablement long, le film peut toutefois sembler redondant à certains moments ou s’enchaînent scènes de sexe, et de consommation abusive de drogues. Leonardo DiCaprio réussit tout de même à aider le spectateur à les endurer, de par sa prestation combinant une énergie incroyable avec une touche d’humour noir et un jeu dramatique dévoilant au grand jour les failles de l’homme rongé par l’appât du gain et tout ce qui l’accompagne.
L’acteur principal est également entouré d’une brochette d’acteurs qui tirent leur épingle du jeu. Matthew McConaughey offre une performance mémorable, bien que relativement courte, dans la peau Mark Hanna qui a exercé une grande influence dans la vie de Jordan Belfort. Jonah Hill, qui joue le rôle de Donnie Azoff, le grand acolyte de ce dernier, commence, avec une prestation comme celle-ci et celle qu’il a offerte dans le film "Moneyball", à véritablement mériter son statut d’acteur de marque à Hollywood.
Le film va sûrement plaire aux admirateurs de Scorsese. Pour monsieur-madame tout le monde, peut-être pas, mais pourraient tout de même trouver chaussure à leur pied. Nous sommes loin de "Hugo", le film à caractère familial du réalisateur qui a précédé celui-ci, mais nous entrons toutefois dans un univers connu du cinéaste qui renvoie à des films tels que "Casino", "Goodfellas" ou "Raging Bull".
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