Au cœur des Cercles de Fermières du Québec
Rivière-du-Loup – La réalisatrice Annie Saint-Pierre, originaire de la région de Rivière-du-Loup, présente son premier long métrage intitulé « Fermières », jusqu'au 8 mai au Théâtre Princesse.
Le film documentaire, également en tournée à travers le Québec, s'interroge sur le monde méconnu des Cercles de Fermières, en s'attardant plus particulièrement à la vie de quatre membres venant de différentes régions du Québec.
« Que connait-on vraiment de cette univers parallèle quasi mythique où prend racine une partie de nous? Je souhaitais y faire une immersion le temps d'un film, provoquer une réflexion sur des questions fondamentales. Au départ, je ne savais même pas que l'association fêterait son 100e anniversaire en 2015 », amène Annie Saint-Pierre.
« J'ai choisi de montrer des femmes provenant de régions et d'un groupe d'âge peu représenté au cinéma. La sélection de ces femmes n'aura pas été facile mais chacune d'elles me permet d'introduire des thèmes différents qui soutiennent mes propres réflexions. Avec Thérèse Garon, je parle du besoin de transmettre ses connaissances. Avec Francine J. Lacroix, j'aborde la quête de la reconnaissance et du sentiment d’appartenance. Annie-Marie Poulin, ethnologue, m'a permis de défaire des préjugés voulant que les fermières soient des femmes non instruites ainsi que d'accéder à la dimension historique des Cercles par ses recherches personnelles. Yolande Labrie illustre pour sa part le profil d'une femme forte, leader naturelle, à l'image de nombreuses Québécoises et me donnait l'occasion de démontrer la structure des Cercles sans tomber dans l'explication ».
« Fermières » est un film subtil au caractère intimiste et au rythme représentatif du sujet qui jette un regard sans jugement, qui pose des interrogations à travers la démarche philosophique de la réalisatrice. Le film est une porte ouverte sur un monde qui arrive à un point tournant.
« Peu importe l'âge que nous avons, nous serons confrontés un jour, comme les fermières le sont maintenant, au problème de transmission de nos connaissance et nous devrons faire face à un sentiment de désuétude. Le simple fait qu'elles soient encore présentes, c'est marquant », conclut la réalisatrice qui pourra répondre aux questions du public du Théâtre Princesse le 5 mai à 19 h, après la représentation.
Les Cercles de Fermières ont été fondés en 1915, devenant la première association féminine québécoise. Lieux d'échange et d’éducation populaire, les Cercles donnaient des moyens pratiques aux femmes rurales pour améliorer leurs conditions de vie et briser leur solitude. Aujourd'hui, l'association compte près d'un millier de membres dans plus de 600 municipalités du Québec.
1 commentaires