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«La Planète des singes : l’affrontement»

Cinéma: un regard sur la haine

durée 12 décembre 2014 | 06h23
  • Daniel Goulet
    Par Daniel Goulet

    Journaliste

    Edmundston – La mégaproduction « La Planète des singes : l’affrontement » est maintenant disponible sur DVD et BluRay. Ce deuxième volet m’a quelque peu surpris. Il ne s’agit pas d’un simple divertissement, mais une parabole profonde et efficace de l’amertume et de la haine profonde et tenace.

    Ceci n’est pas sans rappeler un peu le conflit israélo-palestinien, qui perdure depuis des décennies à travers les générations. C’est à se demander si la paix est possible entre ces peuples. C’est ce que le film soulève, la grande complexité de la haine viscérale et la difficile route vers la collaboration.

    Le réalisateur Matt Reeves nous amène 10 ans après la révolte des singes à San Francisco. La race humaine est au bord de l’extinction en raison d’un virus qui a décimé la planète entière. Un groupuscule a réussi à survivre. Il semble que ces gens soient immunisés naturellement contre le virus. Cependant, ils ont besoin de l’énergie d’un barrage hydroélectrique près de la ville pour réussir à relancer la race humaine. Bien entendu, ce barrage se trouve sur le territoire des singes.

    Les singes, sous la direction de César, ont développé leur propre société. Ils n’ont plus de contacts avec les humains depuis deux ans. Ils savent que les humains luttent pour leur survie, mais n’en éprouvent que peu de compassion. Leur société évolue et leurs jeunes apprennent le langage par signe et le langage parlé.

    Le film est truffé de réflexions politiques et sociales, de racisme, d’intolérance, et surprise, même du contrôle des armes à feu. Mais Hollywood demeure Hollywood et même si les personnages sont plus profonds et réfléchis que la moyenne des films, ça se gâte un peu à la fin.

    Par exemple, Koba, un proche allié et collaborateur de César, éprouve une haine profonde envers les humains. On peut le comprendre, il était utilisé pour des expériences médicales et en portent les résultats physiques. Pour une bonne partie du film, sa haine se comprend, ses propos sont rationnels, son manque de confiance, justifié. À la fin, il tombe étrangement dans la démence. Une des scènes fortes du film, filmée avec talent, est l’ambiguïté de la confiance et de la collaboration. Un très jeune singe, qui n’a pas encore appris à haïr l’autre race, découvre des humains en interagissant avec eux. Saisissant de voir que la haine n’est pas dans nos gènes, mais plutôt un acquis que nous fabriquons nous-mêmes.     

    On aime : La complexité des personnages, rien n’est tout blanc ou tout noir.

    On n’aime pas : ce besoin d’Hollywood d’un « super méchant » et d’un héros à la fin du film. Inutile.

    BANDE-ANNONCE

     

     

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