L'option Médias parle de cinéma
La Pocatière – Les étudiants de Jean-François Vallée se dirigent vers les métiers de la communication, qui les mèneront pour beaucoup à s'exprimer en public. C'est pour les y préparer que le cours Images du Québec leur propose d'animer à tour de rôle douze conférences qui porteront sur les réalisateurs du cinéma québécois.
Pour briser la glace, c'est le professeur qui se lance le premier, avec une étude du cinéma de l'abbé Proulx. Nourri par la thèse de Marc-André Robert parue en 2013, Jean-François Vallée lui a aussi emprunté le titre de sa conférence, « Dans la caméra de l'Abbé Proulx ». « Ce n'est pas très original, mais c'est vraiment à travers l'œil de sa caméra que naît l'intérêt pour l'abbé Proulx, explique le professeur en amorçant sa présentation. C'est le médium qu'il a choisi parmi une foule d'autres pour s'exprimer. »
Durant près d'une heure, une douzaine d'étudiants et quelques passionnés ont marché dans les pas de celui que plusieurs considèrent comme le père spirituel du cinéma québécois. Comment Maurice Proulx a créé, à partir de ce qui était une technologie nouvelle, une œuvre abondante qui s'est échelonnée de 1930 à 1960. Comment il a participé à la naissance du cinéma parlant au Québec. Son attachement à la terre québécoise et à la foi catholique, qui se couplait à une profonde conviction de la nécessité d'assurer le développement économique des campagnes. L'appui indéfectible de Maurice Duplessis pour le cinéaste, qui l'a peut-être rendu un peu suspect aux yeux des progressistes.
Au terme de sa conférence, Jean-François Vallée a insisté sur la valeur de l'œuvre de ce cinéaste qui a « fait exister » le peuple du Québec en le caractérisant : « Quand on regarde les films de Maurice Proulx, on se reconnaît, on sent qu'on existe, qu'on occupe ce territoire. »
AU TOUR DES ÉTUDIANTS
Jean-François Vallée passe maintenant le micro à ses étudiants. Se prêtant au jeu de l'analyse cinématographique, ils présenteront dans les semaines à venir une série de douze conférences sur autant de réalisateurs. Le public est invité à y assister, l'horaire étant affiché sur la page Facebook Option Médias. On pourra aussi les voir sur MAtv, grâce à la captation qu'en fera TVCK. « Se présenter devant un vrai public est une belle occasion de se frotter à ce qui sera bientôt leur métier, a conclu Jean-François Vallée.
Les étudiants auront également l'occasion de vivre bientôt une autre facette du cinéma. Ils font partie du jury de la quatrième édition du Prix collégial du cinéma québécois, où une cinquantaine de collèges détermineront le meilleur parmi cinq films des réalisateurs Podz, Xavier Dolan, Robert Morin et Stéphane Lafleur.
Ce prix, parrainé par Micheline Lanctôt, a pour objectif de nourrir le goût des collégiens pour le cinéma québécois, d'alimenter leur curiosité en proposant une rencontre entre la jeunesse étudiante et notre cinéma actuel. Pour les étudiants de Jean-François Vallée, l'analyse de ces films sera une application des connaissances acquises dans le cours Images du Québec. La boucle sera bouclée le 14 mars prochain à Montréal, lors de la remise du prix à Montréal.
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