L’exposition «Les sacrifiés» au Musée du Bas-Saint-Laurent
Rivière-du-Loup – Le Musée du Bas-Saint-Laurent présente dès le 29 mars les installations sculpturales de l’artiste Karine Ouellet. Le vernissage aura lieu le dimanche 29 mars à 14h.
L’exposition «Les sacrifiés» présente des créations récentes de l’artiste, dont un corpus d’œuvres inédit, qui sauront surprendre les visiteurs par leur présence énigmatique. À l’aide de ses sculptures aux formes biomorphiques, Karine Ouellet propose des analogies intrigantes avec le corps humain qui plonge le regardeur dans un étrange rapport de réciprocité face aux êtres inanimés qui lui font face.
Les matériaux sont utilisés pour suggérer des associations intrigantes avec l’organique, de même que pour provoquer des états psychologiques déroutants, d’ordre souvent charnel et parfois même sexuel. L’artiste questionne ainsi des notions existentielles rattachées à l’intime et aux rôles relationnels.
CORRESPONDANCE AVEC LE CORPS
La pratique artistique de Karine Ouellet s’inscrit notamment en filiation avec les mouvements artistiques rattachés au post-minimalisme qui se sont développés dans les années soixante aux États-Unis. Les sculpteurs de cette tendance utilisent alors des matériaux usinés aux formes souples tels que le feutre, le caoutchouc, la résine et le latex pour susciter des analogies avec le monde organique.
Dans le même esprit, Karine Ouellet utilise une variété de matériaux communs, dont différentes matières textiles, qu’elle assemble par la couture ou l’application de latex caoutchouc et qu’elle met en forme à l’aide de bourrure, de mousse ou de papier bulle. Le bas de nylon est l’un de ses matériaux de prédilection et il est entre autres mis de l’avant en tant qu’attribut féminin.
Sa correspondance formelle avec le corps, le nu et la peau est d’ailleurs significative pour la transmission d’une charge émotive. L’artiste explore également la fragilité apparente rattachée à cette matière qui est pourtant résistante et facilement malléable. L’ajout de tissus aux motifs et aux textures diverses est aussi privilégié pour la création de contrastes symboliques et de jeux de transparence et d’opacité.
Ainsi, Karine Ouellet parvient à créer des sculptures qui inspirent par leurs formes amplifiées et fragmentées, autant l’attraction que la répulsion. Ces dernières permettent de suggérer des sentiments équivoques aussi bien rattachés au désir, qu’au morbide, par la filiation inquiétante qu’elles entretiennent avec notre propre corps.
KARINE OUELLET
Karine Ouellet vit et travaille à Saint-Valérien-de-Rimouski. Elle obtient en 2003 un baccalauréat en arts visuels à l’Université du Québec à Montréal. Membre du regroupement d’artistes Voir à l’Est, elle participe à l’hiver 2012 l’exposition collective Prêt-à-porter présentée au Musée du Bas-Saint-Laurent. Karine Ouellet participe également en 2008 à l’exposition collective Faire œuvre de persistance à Caravansérail.
Elle a aussi reçu plusieurs reconnaissances, dont des bourses en Recherche et création, sculpture du Fonds du Bas-Saint-Laurent pour les arts et les lettres.
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