Gurov et Anna
Rafaël Ouellet présente son nouveau long métrage
Dégelis - Près de trois ans après avoir reçu les éloges avec son film «Camion», le réalisateur originaire de Dégelis, Rafaël Ouellet, retient à nouveau l’attention des cinéphiles avec son sixième long métrage «Gurov et Anna».
Écrit par Celeste Parr, le film se déroule dans le Mile End à Montréal, et relate l’histoire de Ben, un écrivain anglophone devenu enseignant par la force des choses. Au cours de ses années d’enseignement, il a développé un intérêt presque obsessif pour «La Dame au petit chien» de Tchekhov, qui raconte la transformation d’un adultère en amour véritable.
Lorsque sa femme Audrey se rend à Paris pour rencontrer l’éditeur de son premier roman, Ben s’engage dans une liaison avec Mercedes, une jeune étudiante francophone. La situation devient très rapidement hors de contrôle et, au final, le fantasme tchékhovien de Ben ne laissera personne intact.
BANDE-ANNONCE
Alors qu’on pourrait se borner à dire qu’il s’agit là d’un film de premières pour Rafaël Ouellet, (premier long métrage réalisé avec un scénario qui n’est pas le sien, premier film tourné en partie en anglais, première fois où sa terre natale n’est pas l’hôte de l’histoire), celui-ci se presse de rappeler qu’il n’y a rien d’exceptionnel pour un cinéaste de travailler avec le matériel de quelqu’un d’autre.
Sa collaboration avec Celeste Parr lui a certes permis de se pencher sur un sujet qu’il n’aurait peut-être jamais abordé et d’explorer un univers perçu et écrit par une femme. Mais au final, c’est de façon bien légitime qu’il s’est approprié l’histoire et c’est sa teinte, sa signature et sa vision qu’il a voulu faire ressortir.
BIENTÔT DANS LA RÉGION
Même s’il se dit fier de ses racines témiscouataines, dont les paysages lui avaient inspiré les prises de vues de ses précédents films, Rafaël Ouellet admet que Montréal s’imposait d’elle-même en trame de fond pour «Gurov et Anna».
Plus mouvementée et hétéroclite, la ville qui l’habite depuis 20 ans déjà seyait parfaitement à l’histoire d’amour sans issue de Ben et Anna. Quant à son côté bilingue, il est à l’image de la métropole actuelle, où le français et l’anglais s’amalgament constamment.
Présenté depuis le 20 mars dernier à Montréal, le film de Rafaël Ouellet bénéficie d’une distribution et d’une visibilité plus restreinte que lors de la sortie du film «Camion».
Mais le réalisateur se veut rassurant pour ses adeptes de la région; le film sera certainement à l’affiche prochainement quelques soirs à Rivière-du-Loup, Dégelis et Edmundston. Il invite les gens à surveiller les horaires de cinéma et à se laisser imprégner par l’univers de «Gurov et Anna».