Critique
Ingrid St-Pierre, une force tranquille
Rivière-du-Loup – Nul besoin de mise en scène spectaculaire ou d’impressionnantes envolées lyriques pour créer de la magie au Centre culturel. Posez-y Ingrid St-Pierre, jeune auteure-compositeure-interprète et ses trois musiciens, et le temps s’arrêtera pour une soirée.
Les spectateurs étaient littéralement pendus au bout de ses lèvres tout au long de sa prestation le samedi 19 mars à Rivière-du-Loup. Bien que nerveuse en tout début du spectacle, la mademoiselle de Cabano a livré une performance tout à fait unique devant son public, qui la suit depuis ses tous débuts.
«J’entends ma mère rire dans la salle, c’est vraiment spécial», a-t-elle avoué, debout en plein centre de la scène du Centre culturel. Même si parfois on l’associait avec une image de fragilité, c’est plutôt une force tranquille qu’elle a déployée samedi soir.
Elle a présenté les pièces de son tout dernier album, «Tokyo», accompagné d’un contrebassiste, un percussionniste et un multi-instrumentiste qui se chargeait des cuivres et des claviers. Les pièces provenant de ses précédents albums, «L’escapade» et «Ma petite mam’zelle de chemin» ont été remaniées à sa manière, sans artifice, tout en subtilité et en nuances.
Le groupe a interprété une version de «La planque à libellules» inédite, alors qu’auparavant, Ingrid St-Pierre était accompagnée d’un quatuor à cordes. Le changement de formule a ajouté une autre profondeur aux arrangements de cette chanson.
Le dosage des anecdotes, accompagnées d’une mise en scène sobre, permettait à l’univers d’Ingrid St-Pierre de se dévoiler peu à peu au fil des chansons. Le public a eu droit à une touchante version de «Ficelles», une œuvre associée à la maladie d’Alzheimer.
Un rappel tout en douceur est venu conclure cette aventure musicale, une boite à musique mécanique accompagnant la voix de l’artiste pour la chanson «L’éloge», racontant la valeur des dernières fois.
Elle a su tracer son chemin dans le cœur du Québec et est revenue en force dans son patelin, prouvant qu’on peut accueillir comme chez soi plus de 320 personnes et les bercer en douceur, le temps d’un spectacle.
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