Côte-du-Sud : événements oubliés
Info Dimanche vous partage la critique très personnelle du blogueur et écrivain Richard Lévesque concernant le livre de Maurice Gagnon, «Côte-du-Sud, évènements oubliés», lancé le 4 novembre.
Je viens de lire un livre récemment publié : Côte-du-Sud, évènements oubliés, de l’écrivain et journaliste Maurice Gagnon. Pour dire le vrai j’ai littéralement dévoré ce livre, tant il est plein de renseignements inattendus, d’anecdotes amusantes ou tragiques, de photos intéressantes.
PHOTO DE LA PAGE COUVERTURE
Il s’agit en somme d’une compilation de faits divers ayant marqué la petite (ou la grande) histoire des paroisses de la Côte-du-Sud; de Saint-Alexandre à Saint-Roch-des-Aulnaies, de La Pocatière à L’Islet, Gagnon déterre littéralement des évènements parfois incroyables (mais pourtant vrais), rappelle le souvenir de grands personnages, relate des moments importants, parfois tragiques, parfois amusants.
Des éléphants se promenant tranquillement à Saint-Pacôme, une chasse au tigre à Saint-Onésime, une pêche miraculeuse à Rivière-Ouelle, tout ça est raconté dans un style à la fois savoureux et sobre. Saviez-vous qu’il y avait, près de Saint-Bruno, l’emplacement d’un village fantôme? Ce village s’appelait Rivière Manie. Il a été fondé en 1912 par la Power Lumber. Durant les années suivantes le village comptait une vingtaine de résidences, un magasin général-bureau de poste, une école, une chapelle…Frappée par la crise de 1929, la compagnie va s’étioler par la suite et tous ces bâtiments seront détruits. Aujourd’hui il ne reste plus rien de Rivière Manie.
Mais les meilleures pages du livre, à mon avis, sont celles qui nous parlent des gens: du chanteur Édouard Castonguay au «rénovateur» Paolo Noël, du pianiste et compositeur André Gagnon au premier ministre Adélard Godbout, du cinéaste Maurice Proulx à l’écrivain François Hertel, de la femme la plus forte du monde à l’ermite de Saint-Pascal… On est étonné par la richesse et la variété du patrimoine humain de la Côte-du-Sud.
Le style de Gagnon, je l’ai dit plus haut, est fait de sobriété mais aussi, à certaines pages, d’une saveur qui n’est pas sans rappeler celui des anciens chroniqueurs comme le frère Marie-Victorin, par exemple, ou encore le Louis Fréchette des Originaux et détraqués. Lisons le début de la page 37 :
«Quand, de l’autoroute, on arrive à Saint-Pascal, une petite montagne ronde se détache du paysage. Dans la région, on appelle ces massifs monadnocks ou caburons. Celui de Saint-Pascal a la particularité d’avoir servi de lieu de résidence à un ermite entré dans la légende sous le nom de Père Coton. D’ailleurs, à quiconque un touriste demandera le nom de cet endroit, il lui répondra sans peut-être même en connaitre l’origine, qu’il s’agit de la montagne à Coton. S’il devine quelque souplesse dans la jambe de ce vacancier, sans doute l’invitera-t-il en outre à la gravir pour observer de son promontoire le fleuve et la ville qui se déroulent à ses pieds. »
Dans sa présentation, Maurice Gagnon laisse entendre que son volume aura une suite.
Nous l’attendrons avec impatience!
Par Richard Levesque (collaboration spéciale)
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