Florance Desormeaux : l’histoire d’une transformation
Dans l’espoir d’aider d’autres personnes aux prises avec des problèmes d’identité Florance Desormeaux a écrit un livre dans lequel elle s’ouvre complètement. Elle souhaite ainsi mieux faire comprendre sa réalité aux lecteurs, puisqu’avant de devenir Florance, elle était Bruno.
«Au départ, je l’écrivais pour mes proches, pour qu’ils sachent comment je me sens. J’ai commencé ma transition à 38 ans en 2010. C’est vraiment lorsque j’ai commencé à mieux assumer mon côté féminin», explique-t-elle. Florance a par la suite débuté la prise d’hormones en 2014 et a été opérée en 2015 pour compléter son changement de sexe.
«Avant ma transition, j’étais bourré de colère et de frustration. Depuis mon changement de sexe, je suis plus zen, et j’ai une paix d’esprit. Je suis bien avec moi-même.»
Après le suicide de son garçon à l’âge de 16 ans, Florance a pris le temps de penser à elle-même. «J’avais trois compagnies sur la Côte-Nord, une grande maison, une blonde. J’avais tout pour être heureux, mais je ne l’étais pas dans un corps d’homme. Je n’étais pas à la bonne place», explique-t-elle.
Si parfois les émissions télévisées peuvent permettre à certaines personnes transsexuelles de s’identifier, Mme Desormeaux considère qu’elles ne montrent que les beaux côtés. «Ce n’est pas toujours rose. Je veux montrer les deux côtés de la médaille. Je parle de ma dépression. J’ai fait deux tentatives de suicide. Je veux que les gens qui liront mon livre comprennent qu’il y a une lueur d’espoir et qu’il est possible qu’ils s’en sortent», souligne Mme Desormeaux.
Florance a passé 25 ans dans le domaine de la construction avant de se tourner vers la massothérapie. «Je voudrais qu’on cesse de cataloguer tout le monde en ‘’fille ou gars’’. On est beaucoup plus que ça. L’important est le respect de chacun, c’est leur choix», ajoute-t-elle.
SOUTIEN
Cette dernière croit que parfois les spécialistes et professionnels en région ne sont pas suffisamment outillés pour aider les gens aux prises avec des problèmes d’identité du genre. «On devrait leur offrir des formations pour leur aider à comprendre ce que c’est. Il y a des gens transsexuels et homosexuels partout, même dans les plus petits milieux», souligne Florance.
Pascal Vaillancourt, directeur d’Interligne (anciennement Gai Écoute), une ligne d’écoute pour les personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles et transsexuelles (LGBT) est d’avis qu’il y a encore du travail d’éducation à faire concernant l’acceptation des personnes trans au Québec. «C’est certain que moins on parle de ces enjeux dans les régions, plus c’est difficile. Dans les grands centres comme Montréal et Québec, il y a plus de ressources, mais ce n’est pas vrai qu’il y a moins de transphobie et d’homophobie. Cela dépend aussi de l’environnement socioculturel. Parfois certains milieux sont très ouverts. La moitié de nos appels viennent des régions, et l’autre vient de Montréal», explique-t-il. L’organisme Mains Bas-Saint-Laurent touche d’ailleurs différents enjeux et offre du soutien aux personnes LGBT pour la région. De son côté, Interligne offre une ligne d’écoute 24h/24 et 7 jours sur 7 pour les gens de minorités sexuelles qui ont besoin de parler ou qui ont des idées suicidaires. Il s’agit d’interventions de première ligne au 1-888-505-1010.
Le livre «Simplement moi, l’histoire de ma vie», est disponible en librairie sur demande et à la Librairie J.A. Boucher. Il est aussi possible de se le procurer par le site web de Florance au www.florancedesormeaux.com.
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