Documentaires sur le Grand nord, les cantines, la transsexualité et le dernier siècle
Les projections Cinédit offrent une programmation de quatre films québécois cet hiver. Trois des réalisateurs, dont les films sont à l’affiche pour la saison 2018, seront présents lors des projections afin d’échanger avec le public. Des classes de maitre ouvertes au public seront également offertes gratuitement au lendemain des films, dans le cadre des cours de l’École des métiers du cinéma et de la vidéo de la formation continue du Cégep de Rivière-du-Loup.
Dès lundi prochain, le 15 janvier à 19 h 30 sera projeté au Cinéma Princesse de Rivière-du-Loup le 4e film de Robin Aubert intitulé «Tuqtuk». Martin Brodeur, caméraman de télé communautaire, est envoyé en mission par le sous-ministre pour prendre des «belles images» dans un petit village du Nunavik. Au fur et à mesure de ses conversations avec le politicien, il se rend compte que la raison de sa venue est que le sous-ministre souhaite faire déménager le village pour exploiter les ressources naturelles de son sous-sol. Martin se lie d’amitié avec une famille inuit, il prend connaissance de leurs traditions ancestrales intimement liées à la richesse du territoire et se remet en question.
Le 26 février, c’est le documentaire Esprit de Cantine, de Nicolas Paquet, qui sera à l’affiche des projections Cinédit. Ce documentaire met en lumière la réalité rurale par une incursion intimiste et humoristique dans le quotidien de ceux qui tiennent des «cabanes à patates». Ayant survécu à l’invasion des grandes chaines de bouffe rapide, elles doivent maintenant faire face aux changements des habitudes des clients et aux transformations démographiques des milieux ruraux. Au-delà de l’histoire d’amour qui unit les Québécois et leurs cantines, ce documentaire, porté par la musique de Fred Fortin, offre un regard intime sur ces lieux de rencontres et sur la vie quotidienne de deux casse-croute aux personnalités bien différentes, le premier au cœur d’un village industriel, «Chez Mimi» à Saint-Alexandre-de-Kamouraska et l’autre dans une petite ville touristique, « Le Connaisseur » à Tadoussac. Nicolas Paquet est cofondateur de franC doc, une maison de production ancrée à Saint-Alexandre de Kamouraska, dans le Bas-Saint-Laurent. Il sera présent lors de la présentation du film pour échanger avec le public.
Le 19 mars, ce sera au tour du film «It’s all wright Michel» de Marie-Pierre Grenier d’être projeté. Un don Juan octogénaire trans dont le caractère orageux n'a d'égal que sa douce folie nous emmène dans une virée en montagnes russes où défilent les souvenirs colorés de ses conquêtes, du Red Light et de l'avènement d'une communauté LGBT. En se berçant sagement en compagnie de sa vieille chienne Sophia, Michel Gagnon doit maintenant se résigner à faire le deuil d'une vie débridée et sans compromis. La réalisatrice Marie-Pierre Grenier pourra échanger avec le public.
La programmation se terminera avec la présentation du film «Le commun des mortels» le 30 avril. Comment un homme simple, Éverard Leblanc, s’est-il «débrouillé» pour traverser ce siècle? Un narrateur nous raconte : du Canada français au Québec, de la ruralité cantonnée à la modernité éclatée, du catholicisme véhément au vidage des églises, de la vie à la mort, il nous raconte l’histoire d’Éverard et de son siècle, de ces jalons où, chaque fois qu’il se débrouillait, Éverard subissait l’épreuve du progrès et de cette chose si changeante qui a connu de nombreuses révolutions et que l’on nomme l’économie. Deux histoires nous sont racontées: la grande histoire du siècle et la petite histoire d’Éverard. Le réalisateur Carl Le blanc sera sur place pour répondre aux questions du public.
Les billets sont en vente à la porte du cinéma Princesse le soir même des projections. Cinédit est une initiative de l’organisme Vues dans la tête de Rivière-du-Loup et ses activités sont rendues possible grâce à la SODEC, à l’École des métiers du cinéma et de la vidéo (ÉMCV), à l’Auberge internationale de Rivière-du-Loup et au cinéma Princesse.
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