Quand l’art populaire s’exprime
L’artiste Danielle Samson, mieux connue sous le nom de Madame Wézo de Saint-Éloi, a décidé de faire un joyeux pied de nez à l’usine de biométhanisation de la Société d’économie mixte et d’énergie renouvelable de Rivière-du-Loup. Elle a créé une sculpture qui s’appelle le «Giroveloce vireventus ou Pétosaure».
«J’ai construit ma propre usine de biométhanisation chez moi à Saint-Éloi, elle est alimentée par les flatulences de ‘’péteux de broue’’ qu’elle butine. Il y a du vent ici, et si elle tourne, c’est qu’il y en a beaucoup. Mon art ne se prend pas au sérieux, il est accessible à tous, c’est une forme d’expression», explique Mme Samson.
La création de sculpture lui permet de s’exprimer sur l’actualité et la politique dans un contexte ludique. L’art populaire est un vecteur servant à rejoindre facilement la population, sans prétention. Elle dénonce ainsi l’imposition de frais de 40$ pour obtenir le bac brun, elle qui compostait déjà depuis plusieurs années. Danielle Samson se demande pourquoi on n’encourage pas plutôt ceux qui compostaient déjà. «Ils le feraient s’ils étaient vraiment motivés par leur conscience environnementale. J’ai payé mon bac brun 40$ et je l’ai mis à vendre», ajoute-t-elle.
Sa sculpture est créée à partir d’objets recyclés et récupérés, tels qu’une bouilloire, des chaudières de sirop d’érable, du grillage à poule et plusieurs autres objets incongrus du quotidien. Selon elle, les petits artistes en région «qui s’arrachent la vie», ont tout autant leur place sur l’échiquier touristique. Danielle Samson estime que l’art populaire et la tradition des «gosseux» de la région sont devenus peu à peu une attraction pour les touristes au Bas-Saint-Laurent.
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