Le cinéaste Alain Vézina lève le voile sur l’histoire des soeurs québécoises de Nagasaki
Dans un livre publié en juin dernier intitulé «Les soeurs québécoises de Nagasaki», le cinéaste et auteur louperivois Alain Vézina braque les projecteurs sur ce pan méconnu de l’histoire de huit missionnaires de la Congrégation des Soeurs de l’Enfant-Jésus de Chauffailles déployées au Japon lors du bombardement atomique de Nagasaki en 1945.
Le documentariste a été en mesure de mettre la main sur de nombreux documents d’archives inédits qui étaient conservés au Japon depuis des années. «J’ai toujours eu un intérêt très marqué pour l’histoire des bombardements atomiques […] Je trouvais cela terrible que personne n’ait pris le temps de transmettre les histoires de ces religieuses», explique Alain Vézina. Ce dernier avait même abordé l’influence des bombardements atomiques sur les films de science-fiction japonais pour sa maitrise en études cinématographiques à l’Université de Montréal.
«Quand j’ai fait le documentaire télé [sur les Soeurs de l’Enfant-Jésus de Chauffailles], je devais respecter certaines contraintes de temps. Il était d’une durée de 52 minutes. Quand il a été présenté à RDI, le format a été réduit encore à 42 minutes et c’est cette version écourtée qui est diffusée sur Tou.tv. Beaucoup d’informations ont dû être laissées de côté et je n’ai pas eu l’impression d’aller au fond des choses», explique M. Vézina.
En choisissant d’écrire un livre à ce sujet, il n’était ainsi plus confronté au manque de temps ou d’espace. «J’y ai mis tout ce que j’ai trouvé au fil de mes recherches, que ce soit au Japon ou au Canada.» En tant que cinéaste, il souhaitait que le livre bénéficie d’un support visuel conséquent afin de bien raconter les évènements vécus au Japon par les Soeurs de l’Enfant-Jésus de Chauffailles. Alain Vézina ajoute que le film et le livre sont complémentaires puisqu’ils racontent chacun à leur façon ces évènements tragiques. «La charge émotionnelle du film est plus forte, avec le montage et la musique, tandis qu’avec le livre, le lecteur peut progresser à travers l’histoire à son propre rythme», précise-t-il.
La grande majorité des photos d’archives se trouvaient au Japon et n’avaient jamais été vues auparavant. Des extraits de lettres et de témoignages écrits par les religieuses sont aussi intégrés dans ce livre, accompagnés du contexte historique de la Deuxième Guerre mondiale. Le livre, publié aux Éditions GID, compte environ 140 photographies en noir et blanc provenant de la Congrégation des Soeurs de l’Enfant-Jésus de Chauffailles au Japon.
Parmi les prisonniers détenus au Japon lors de la Deuxième Guerre mondiale se trouvaient quelques Soeurs de l’Enfant-Jésus de Chauffailles. Arrivées dans l’archipel au cours des années 1930, elles ont été témoins des signes précurseurs du conflit et ont senti la tension monter. En décembre 1941, à la suite de l’attaque de Pearl Harbor, le Canada, comme les États-Unis, ont déclaré la guerre au Japon. Les religieuses québécoises furent alors arrêtées et internées d’abord à Kobe puis à Nagasaki. Le 9 août 1945, les huit soeurs québécoises ont échappé de peu au bombardement atomique de Nagasaki. Cinq d’entre elles sont demeurées au Japon à la suite de ce drame pour aider à la fondation de l’orphelinat. Il est possible de visionner le documentaire en suivant ce lien : https://ici.tou.tv/les-soeurs-de-nagasaki
1 commentaires
Merci pour pour le visionnement du documentaire.