Annie St-Pierre trace son chemin jusqu’aux Oscars
Depuis sa première mondiale en janvier 2021 au festival Sundance, le court métrage «Les grandes claques» de la réalisatrice louperivoise Annie St-Pierre a récolté de nombreuses récompenses à l’international. Sa toute dernière nomination en est une de prestige. Le film figure parmi la liste courte (l'équivalent de la demi-finale) de la sélection des Oscars, dans la catégorie du meilleur court métrage de fiction.
La réalisatrice Annie St-Pierre, est née à Saint-Pascal et a grandi à Rivière-du-Loup. Elle a puisé dans ses souvenirs des Noëls de son enfance pour créer ce court-métrage qui parle avant tout d’empathie et d’humanité. «Je pensais avoir fait un film très québécois. Dans le scénario, les premiers mots qui sont écrits sont Saint-Pacôme, 24 décembre, 23h. Pour moi c’était un film qui se passait dans le Bas-du-Fleuve en 1983. Ce n’est pas du tout ce que je reçois comme retour. Je ne me fais jamais parler de cet aspect. J’ai des messages Instagram de gens qui viennent de l’Espagne, de l’Iran, du Brésil qui me disent que j’ai mis le doigt sur ce qu’ils ont vécu dans leur jeunesse lors du temps des Fêtes», constate Annie St-Pierre.
«Le ‘’Minuit, Chrétiens’’ de mon film, c’est celui de ma famille, celui que j’ai entendu chanter année après année avec tant d’intensité. Je l’ai mis en film, et de voir qu’il est diffusé un peu partout dans le monde, ça me fait quelque chose de vraiment fort. Je l’ai vu dans des grands théâtres, des lieux centenaires où les gens parlaient une autre langue. Ils riaient et chantaient cette chanson dans leur propre langue. Ça m’a donné une autre perspective. On pense qu’on vit des choses qui sont très locales, mais on se ressemble beaucoup plus que ce qu’on croit […] Pour moi, c’est hallucinant et c’est la plus belle découverte de tout ce chemin.»
RÉCOMPENSES
«Les grandes claques» s’est promené un peu partout dans le monde, en Grèce, en Turquie, en Espagne, en Italie, au Japon, en Chine et il sera bientôt en Australie. Le court métrage a été sélectionné dans plus de 70 festivals au cours de la dernière année, raflant au passage une trentaine de prix. Le film a aussi remporté quatre récompenses le qualifiant pour les Oscars, alors qu’il n’en a besoin que d’une pour accéder à la compétition. Le court métrage d’Annie St-Pierre s’est taillé l'une des 15 places disponibles dans la liste courte de cette catégorie pour les Oscars, parmi 180 films éligibles.
«Ç’a été une très belle année. C’était difficile pour plusieurs personnes, mais il se trouve là-dedans des parcours qui ont survécu aux difficultés et qui ont pu faire leur chemin», révèle Annie St-Pierre, qui est nouvellement maman. Elle partage d’ailleurs toutes ces reconnaissances avec son équipe qui l’a accompagnée dans ce parcours. La réalisatrice louperivoise souligne le travail «exceptionnel» du directeur artistique Éric Barbeau, qui a réussi à créer ni plus ni moins qu’une capsule temporelle qui capture le Noël 1983 de ses souvenirs.
«Je pense qu’on est dans une période où on a envie de parler de nos petits traumatismes ordinaires, de la cruauté normale de la vie qui nous fait aussi avancer, qui nous apprend l’empathie. Ce film a trouvé sa place à ce moment-ci dans l’univers cinématographique», conclut Annie St-Pierre.
L’année se termine comme elle a commencé pour la Louperivoise, alors qu’en janvier 2021, son court métrage était présenté en première mondiale au festival de film de Sundance. Environ un an plus tard, elle se retrouve en nomination aux Oscars, un beau cadeau à l’approche des Fêtes. Les finalistes seront annoncés le 8 février 2022.
Les Grandes Claques (Like The Ones I Used to Know) | Trailer | h264 from H264 DISTRIBUTION on Vimeo.
SYNOPSIS
24 décembre 1983, 22 h 50; Julie et ses cousins ont mangé trop de sucré, le père Noël est en retard et Denis, seul dans sa voiture, angoisse à l’idée de remettre les pieds dans la maison de son ex-belle-famille pour venir chercher ses enfants. «Les grandes claques» réunit père et fille dans un double « coming of age » aussi grinçant que poétique. À travers le regard d’une jeune protagoniste (Lilou Roy-Lanouette) et de son père Denis (Steve Laplante), le film présente avec sensibilité et humour les difficultés et les choix qu’imposent la solidarité entre parent et enfant. Ce court-métrage est produit par Colonelle Films.
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