Soraïda Caron est l'Artiste de l’année au Bas-Saint-Laurent
Entourée de ses proches et de la communauté culturelle de Trois-Pistoles, la chorégraphe et danseuse Soraïda Caron a remporté le prix Artiste de l’année du Conseil des arts et des lettres du Québec remis pendant le gala des prix de Culture Bas-Saint-Laurent le 13 octobre à la Forge à Bérubé. Un montant de 10 000 $ en plus du prix lui a été remis par la présidente-directrice générale du Conseil des arts et des lettres, Anne-Marie Jean.
«Je me sens encore plus fière de le recevoir à Trois-Pistoles dans un lieu si familier. Dans les Basques, on a notre identité, notre façon d’être. Ça fait tellement de sens de recevoir ce prix-là chez nous», explique Soraïda Caron.
Les membres du jury ont souligné la «rigueur et le dynamisme» de l’artiste pour démocratiser et rendre la danse accessible à tous dans sa communauté. «Son travail, à la fois poétique et audacieux, démontre toute sa bienveillance et son intelligence comme artiste, mais aussi comme personne», a expliqué Mme Jean lors de la remise du prix.
Soraïda Caron a mis sur pied le Marathon de la création en 2018, un événement lors duquel des artistes en danse contemporaine sont en résidence de création dans des lieux inédits de la ville de Trois-Pistoles. Les spectateurs se déplacent d’une prestation à l’autre par convoi piétonnier. «Il faut que la danse aille vers les gens. N’importe qui peut avoir accès à ça. Ça crée la démocratisation dont cette discipline a besoin pour avoir la reconnaissance qu’elle mérite», estime Soraïda Caron.
Cette dernière a souligné plusieurs premières lors de cette soirée, dont le fait que le prix d’Artiste de l’année au Bas-Saint-Laurent a été remporté par une femme noire, que la danse soit la discipline récompensée et que le gala ait lieu à Trois-Pistoles.
«Je suis chanceuse de pouvoir faire de la création en danse contemporaine à Trois-Pistoles. Le fait de présenter de la danse dans la communauté me nourrit. Je peux redonner ce que j’ai appris. Retourner dans une démarche plus populaire amène une autre vision. Les deux se nourrissent», explique la chorégraphe et danseuse pistoloise.
Au cours des prochaines semaines, elle travaillera sur la création d’un nouveau tableau de son projet «Élégante chair» en résidence au Vieux-Théâtre de Saint-Fabien et à l’Agora de la danse de Montréal. Son objectif est de partir en tournée à l’automne 2023. Soraïda Caron prévoit faire son retour sur scène en solo avec une de ses créations, intitulée «Les petits désordres». Elle sera soutenue dans cette démarche par le Théâtre du Bic et elle vise le printemps 2024 pour présenter cette œuvre.
Après l’obtention, d’un baccalauréat en danse contemporaine à l’Université du Québec à Montréal, Soraïda Caron est revenue s’installer dans sa région natale à Trois-Pistoles. Récipiendaire du Prix de la relève artistique au Bas-Saint-Laurent en 2011, elle a fondé en 2015 la compagnie Mars elle danse.
En 2020-2021, son projet Élégante Chair, créé en collaboration avec l’artiste de verre Ito Laïla Le François, a été présenté au OFFTA et au Théâtre du Bic. Elle a conçu également la chorégraphie de la vidéo «Lignes de force», réalisée par Benoît Ouellet sur invitation de la commissaire Oriane A.-Van Coppenolle du Musée du Bas-Saint-Laurent. Ce court métrage, qui rend hommage au travail de l’artiste Rita Letendre, accompagne l’exposition rétrospective qui s'est promenée dans plusieurs lieux de diffusion au Québec cette année.
Les finalistes du prix Artiste de l’année au Bas-Saint-Laurent sont le musicien, compositeur et concepteur sonore Robin Servant ainsi que la poète et essayiste Marie-Hélène Voyer.
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