Des diffuseurs culturels demandent plus de financement
Le milieu des arts et spectacles se mobilise présentement afin de demander un réinvestissement gouvernemental par le Conseil des arts et des lettres de 7,7 M$ pour les salles pluridisciplinaires partout au Québec. Selon Frédéric Lagacé du Réseau d’organisateurs de spectacles de l’Est-du-Québec (ROSEQ), les besoins des diffuseurs ont explosé au Bas-Saint-Laurent.
Les acteurs du milieu culturel de la région ne font pas exception, ils sont eux aussi touchés par le contexte économique inflationniste. «Le budget des gens pour le loisir est limité actuellement et les couts de circulation des spectacles ont augmenté. On appréhende un déséquilibre financier», résume Frédéric Lagacé du ROSEQ.
Les productions culturelles doivent se déplacer hors des grands centres, ce qui représente aussi des couts importants. «Le gouvernement doit faire preuve de cohérence avec sa politique culturelle. La culture doit se rendre partout, même dans les régions plus éloignées», souligne M. Lagacé. Ce dernier estime que les diffuseurs pluridisciplinaires sont désavantagés dans le contexte économique actuel. Les salles de spectacles sont parfois les seuls lieux culturels dans certaines municipalités.
Le directeur du ROSEQ précise que les habitudes des spectateurs ont changé depuis la pandémie. Ils achètent leurs billets plus à la dernière minute, ce qui met un stress sur les organisations.
«Nous faisons tous les efforts nécessaires pour présenter le public de l’augmentation du cout des billets. Les citoyens ont moins de budget discrétionnaire à consacrer à ce qui les intéresse», ajoute Frédéric Lagacé. Les diffuseurs du Bas-Saint-Laurent font face à des enjeux de main-d’œuvre, puisque certaines personnes ont décidé de se réorienter après la pandémie. «Ça a provoqué des vides de ressources chez certains diffuseurs», précise M. Lagacé.
Le ROSEQ suit de près le taux de contingence du programme de Régie et techniques scéniques à Montmagny afin de s’assurer que la pépinière de techniciens reste active. «Ça pourrait devenir une crise, sans techniciens, il n’y aura pas de spectacles. Il faudra se doter d’actions stratégiques pour contrer ça et faire en sorte que ça ne devienne pas une crise», complète le directeur du ROSEQ.
Ce dernier souligne toutefois que peu de diffuseurs de la région sont en difficulté puisque le gouvernement du Québec s’est impliqué afin de soutenir l’industrie pendant la pandémie.
En 2024, tous les diffuseurs et organismes culturels devront remplir leurs demandes de subvention pour le soutien à la mission. Ils sont en plein travaux pour faire valoir leurs offres de services pour obtenir un soutien financier sur quatre ans. RIDEAU, l’Association professionnelle qui réunit 350 salles de spectacles et festivals demande un réinvestissement de 7,7 M$ pour les salles pluridisciplinaires. Elle demande un réinvestissement global en culture de 40 M$.
Commentaires