Le pied de nez d’Ariane Michaud à la beauté d’influence
L’autrice Ariane Michaud, native de L’Isle-Verte, étale ses complexes d’antan comme une liste d’épicerie, en prémices de son livre autofictionnel «Ma laideur n’influence personne». Au fil de cette autofiction anatomique, elle décortique sa réflexion tout comme elle dissèque son corps. Un cheminement qu’elle aurait aimé lire lorsqu’elle était adolescente.
Le nouveau livre d’Ariane Michaud, son deuxième, est un recueil de récits qui rassemblent plusieurs courts textes. Chacun est basé sur une partie du corps que l’écrivaine n’aimait pas d’elle à l’adolescence, telles que ses lèvres, ses hanches, sa pilosité.
Ses nièces et sa filleule étant entrées dans l’adolescence, «ça me faisait beaucoup repenser à moi à leur âge». À l’époque, Mme Michaud aurait aimé savoir ou lire qu’il était normal d’avoir des complexes, non pas pour amoindrir ses sentiments, mais pour savoir qu’en vieillissant, elle verrait le tout d’un autre œil, voire avec autodérision.
Elle s’est donc replongée, pour le plaisir, dans son enfance et son adolescence afin de retracer ses complexes. «J’essayais de creuser d’où ça partait, que je n’aimais pas ces parties de mon corps», partage l’écrivaine. À force de se remémorer des souvenirs, elle s’est rapidement retrouvée avec plusieurs anecdotes composant un portrait assez complet du corps.
Une fois terminé, elle a fait lire son manuscrit à des proches qui se sont reconnus dans son histoire. «J’avais l’impression que si ça pouvait faire du bien à mon entourage, je ne voyais pas pourquoi je n’essayerais pas de le rendre accessible à plus de personnes et d’essayer de les rejoindre», souligne Ariane Michaud.
Le livre, publié le 13 février, est écrit de manière chronologique. Les lecteurs peuvent sentir le recul de la femme de 33 ans tout au long de l’autofiction puisqu’elle relate les différentes influences au niveau de la culture, des «critères de beauté» qui ont pu jouer un rôle sur sa perception d’elle-même.
«Les deux derniers textes ne sont pas nécessairement des parties du corps, ce sont plus des réflexions sur la beauté, sur les réseaux sociaux aussi. Malgré le cheminement que j’ai fait et l’âge que j’ai, il y a encore des choses des fois qui viennent me chercher par rapport à la façon dont l’image est incorporée, traitée sur les réseaux sociaux», élabore-t-elle.
Aujourd’hui, à veille de devenir maman, Ariane Michaud s’accepte telle qu’elle est, mais ne cache pas qu’après un peu trop de temps passé sur les réseaux sociaux, de petites insécurités remontent en elle. «Je me dis qu’il n’aurait pas fallu que ça existe quand j’avais 12-13 ans, car ça aurait pu être beaucoup plus dangereux pour moi», confie-t-elle. Elle espère que son livre pourra aider des personnes à passer outre certains de leurs complexes et à s’accepter davantage.
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